La vipère heurtante: une attaque parmi les plus rapides au monde
le géoparc du jbel bani - tata

Vous êtes ici : Accueil > Zoologie > Définition de la Zoologie > La vipère heurtante: une attaque parmi les plus rapides au monde

GJB

La vipère heurtante: une attaque parmi les plus rapides au monde

La vipère heurtante (Bitis arietans) fait partie des serpents qui ont l’attaque la plus rapide au monde (2,6m/s). Elle vit au Maroc, et avec le cobra, elle figure parfois sur les listes des reptiles les plus dangereux sur Terre, pourtant c’est un animal utile à son biotope qui perçoit l’Homme comme un prédateur et non une proie.

Bitis arietans  (vipère heurtante) tient son nom du latin arieto, « frapper, heurter », en référence à sa façon de frapper très violemment pour mordre. Elle mesure en moyenne  90 cm à 1,50 m de long avec un corps trapu et lourd qui peut atteindre 7 kg et dont le diamètre atteint très souvent celui du bras d’un homme. Ses crochets de venin peuvent mesurer 2 cm de long, ce qui est relativement long. Les mâles sont généralement plus grands et plus larges que les femelles, avec une queue plus longue. La partie centrale du corps est beige. Elle a une grosse tête de forme triangulaire bien marquée par rapport à son corps. Ses pupilles sont verticales comme pour toutes les vipères.

C’est une espèce nocturne très commune en Afrique. On peut la rencontrer un peu partout sur le continent jusqu’à une altitude de 2 000 m. Elle évite seulement les forêts tropicales pluvieuses. On la rencontre également dans la pointe sud de l’Arabie au Yémen, en Arabie saoudite et en Oman). Au Maroc, elle n’existe que dans une partie limitée du pays, le long d’une bande allant de Taliouine en passant par Fort Bou-Jerif (ouest de Guelmin), Tarfaya, Laâyoune, Le msid, jusqu’à Boudjour.

heurtante Vipère heurtante (Ph: Brahim Bakas)

La Vipère heurtante est en temps normal un animal lent et relativement placide et compte sur son camouflage pour passer inaperçue. On la trouve généralement au sol, mais elle peut nager ou encore se percher sur des buissons lorsqu’elle se chauffe au soleil…

Lorsqu’elle est dérangée cette espèce devient nerveuse et opte pour une position de ‘’S’’ la tête positionnée vers le bas, elle se gonfle d’air et souffle fortement pour intimider son adversaire. Après des mouvements très vifs de la tête elle mord et, même si la dose injectée est toujours moindre en cas de défense, la toxicité de sa salive est mortelle. Le venin délivré est cytotoxique ; il est d’autant plus dangereux pour l’homme qu’il a pour fonction de tuer les petits mammifères.

C’est une espèce carnivore qui se nourrit principalement de petits mammifères (rongeurs), d’oiseaux, d’amphibiens et de lézards. Elle préfère attendre ses proies en embuscade plutôt que de les chasser activement.

Les femelles sont vivipares et produisent des phéromones durant la période de reproduction qui attirent les mâles. Ces mâles se livrent à des combats rituels sous forme de danses en se frappant au niveau du cou. La femelle est capable de produire d’énormes portées de 80 jeunes et plus, et dont beaucoup n’atteindront jamais l’âge adulte. Les petits naissent vivant et mesurent entre 12,5 et 17,5 cm.

La vipère heurtante n’est référencée ni par l’UICN ni par la CITES et n’est pas considérée comme en danger. Pourtant, au Maroc l’espèce a le malheur d’être parmi les serpents les plus « consommés » par la place de jamâa el fena à Marrakech. Elle meurt au bout de deux à trois mois des conséquences du stress ou/et des crochets arrachés. Bien que potentiellement dangereuse pour l’Homme, cette vipère très utile dans son biotope, mérite d’urgence un renforcement des mesures de protection contre le prélèvement sauvage et la destruction de son habitat.

A noter qu’au Maroc, la détention la vente et le prélèvement de tous les reptiles sont interdits sauf autorisation spécifique. Cependant, très souvent, cette loi n’est pas respectée.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la vipère heurtante n’attaque l’homme qu’en dernier recours quand elle se sent elle-même menacée ou dérangée, le cas échéant elle « prévient » de son intention de mordre en sifflant et en donnant de brusques mouvements de tête. Pour la vipère heurtante l’homme est un prédateur et non une proie. Si vous en voyez dans la Nature, laissez là tranquille, elle en fera de même!

heurtantes-cobra

Vipéres heurtantes et un cobra, exposés à Jemaa Lefna. (Ph: Brahim Bakas)

Publier le 14 août 2017

Source Web: ecologie

Imprimer l'article

Les articles en relation

Parc national Souss Massa: Un nouveau circuit pédestre voit le jour (Géoparc Jbel Bani)

Parc national Souss Massa: Un nouveau circuit pédestre voit le jour (Géoparc Jbel Bani) Le Parc national Souss Massa a été créé en 1991. Il s’étend sur 33.800 ha et se positionne

Savoir plus...

Des dinosaures à Figuig

Des dinosaures à Figuig C’est inédit. Une équipe du laboratoire des «gîtes minéraux, hydrogéologie et environnement», de l’Université Mohammed Ier, a réce

Savoir plus...

Ahwach, la tradition amazighe (Géoparc Jbel Bani)

Ahwach, la tradition amazighe (Géoparc Jbel Bani) Ahwach représente l’une des grandes traditions de danses amazighes au Maroc. C’est un art purement rural, une danse collective mixte. Il est présent p

Savoir plus...

Étude des stations d’art rupestre ( jbel bani )

Étude des stations d’art rupestre ( jbel bani ) Dans  un  troisième  temps,  nous  discutons  la  question de savoir dans quelle mesure les gravures associées ausein d&rsq

Savoir plus...

Les rhinocéros du Maroc (espèce éteinte)

Jadis, à une époque antique où la moitié sud de notre pays ressemblait plus à une savane qu’à un désert , vivaient encore des espèces aujourd’hui éteintes, qu&rs

Savoir plus...

Changement climatique : Quel scénario pour le Maroc en 2050 ?

Changement climatique : Quel scénario pour le Maroc en 2050 ? L’Institut royal des études stratégiques vient de publier son dernier rapport L’Institut estime que la sécurité alimentai

Savoir plus...

Au nord du jbel Bani (Préhistoire et Jbel Bani)

Site de Lghola En bas de la grande descente du Tizi Guettara par l’oued Feija, après un ressaut, arrivée dans une zone de tumulus. L’ensemble domine la grande plaine qui relie Zagora à Foum Zguid. Sur

Savoir plus...

Les éclipses de Soleil ont permis de grandes découvertes scientifiques

Les éclipses de Soleil ont permis de grandes découvertes scientifiques Depuis plus de 2.000 ans, les éclipses de Soleil ont permis des bonds de géant en astronomie. Par des méthodes astucieuses, des

Savoir plus...

Les fossiles du Crétacé : un riche patrimoine à découvrir et à protéger

Les fossiles du Crétacé : un riche patrimoine à découvrir et à protéger Au Maroc, les fossiles du Crétacé sont présents le long d'une falaise s'étendant su

Savoir plus...

Grenier d'Ifri (Géoparc Jbel Bani)

Grenier d'Ifri (Géoparc Jbel Bani) Situé à quelques 17 Km de Taliouine en direction d’Ouarzazate. En effet,  après avoir traversé le petit bourg de Tassousfi, vous quittez la route na

Savoir plus...

Les oasis de la région de Tata (Maroc) : abandon de la vie oasienne traditionnelle et adaptation à la vie urbaine

Les oasis de la région de Tata (Maroc) : abandon de la vie oasienne traditionnelle et adaptation à la vie urbaine Seules les oasis du piémont de l’Anti-Atlas et de la région du Jbel Bani (fig. 1) ser

Savoir plus...

L’extrême en vidéo : le renard plonge la tête la première dans la neige

L’extrême en vidéo : le renard plonge la tête la première dans la neige En ce début de mois de février, la France connaît un épisode neigeux important conforté par des

Savoir plus...

Les tags en relation

Recherche du site

Recherche avancée / Spécifique

Géoparc et Recherche Scientifique

Le coins de l’étudiant

Blog Géoparc Jbel Bani

Découvrez notre escpace E-commerce


Pour commander cliquer ci-dessous Escpace E-commerce

Dictionnaire scientifique
Plus de 123.000 mots scientifiques

Les publications
Géo parc Jbel Bani

Circuits & excursions touristiques

cartothéques

Photothéques

Publications & éditions