La montagne d’Îgîlîz et le pays des Arghen. Rapport 2018
Par Jean-Pierre Van Staëvel, Abdallah Fili et Ahmed Ettahiri
Placée sous la responsabilité scientifique d’Abdallah Fili (Professeur à l’Université Chouaïb Doukkali, El Jadida ; UMR 5648, Lyon), Ahmad S. Ettahiri (Professeur à l’Institut National des Sciences de l’Archéologie et du Patrimoine, Rabat), et Jean-Pierre Van Staëvel (Professeur à Sorbonne Université puis à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne à compter du 1er septembre 2018 ; UMR 8167, Paris), la mission archéologique franco-marocaine à Igîlîz a réuni, pour sa campagne de fouille qui s’est tenue cette année du 3 avril au 1er mai 2018, quinze membres statutaires, rattachés à des organismes de recherche et d’enseignement supérieur en France et au Maroc ou archéologues contractuels, et neuf étudiants, dont cinq doctorants marocains et français.
La mission a bénéficié en 2018 du soutien financier des institutions suivantes : Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, Casa de Velázquez, Institut National des Sciences de l’Archéologie et du Patrimoine, Sorbonne Université, UMR 8167 Orient & Méditerranée, Labex RESMED et Observatoire des Patrimoines de Sorbonne Université (programme GAHTI, « Gestion et aménagements hydrauliques du territoire d’Igîlîz »). Un fort partenariat scientifique lie par ailleurs la mission à l’Université Chouaib Doukkali d’El Jadida, la Direction du Patrimoine culturel (Ministère de la Culture, Royaume du Maroc), l’INRAP (programme « Forges médiévales d’Igîlîz »), l’UMR 7209 Archéozoologie, archéobotaniques et le Centre Jacques Berque à Rabat.
Depuis l’année dernière, la mission archéologique a concentré de nouveau ses activités sur l’acropole d’Igîlîz, afin de terminer les travaux de fouille extensive dans les limites de son troisième programme quadriennal. L’objectif est d’engranger, par des opérations de fouilles ponctuelles, suffisamment d’informations sur les secteurs étudiés pour pouvoir nourrir la seconde monographie qui portera plus particulièrement sur l’habitat et les activités rituelles, deux thématiques sur lesquelles le site d’Igîlîz apporte un nouvel éclairage. Parallèlement, des recherches plus spécifiques, comme celle concernant les activités métallurgiques sur le site, ont été poursuivies.
Les opérations de 2018 ont donc été menées dans trois zones différentes (fig. 1) : sur l’acropole, intramuros, en arrière de la porte 1 (habitat de la zone 1) ; dans le secteur rituel, au sud-ouest de la grande-mosquée (zone 5) ; un autre sondage en zone 5 est intervenu à proximité immédiate de la Grotte 2, permettant la découverte d’une cellule d’ermite ; enfin en contrebas de l’acropole, dans la zone 7 extramuros qui abrite à la fois un habitat et un secteur d’activités métallurgiques (forge).
igiliz18_fig1Fig. 1 – Localisation des secteurs fouillés en 2018.
Les travaux sur l’acropole d’Igîlîz
Les maisons situées en arrière de la Porte 1
L’exploration (fig. 2) du groupe des maisons situées en arrière de la porte 1 (resp. Chloé Capel ; voir rapport 2017), dans la partie sud-est de l’acropole, s’est achevée cette année, livrant une remarquable moisson de données sur un ensemble domestique dont l’occupation paraît longue, et qui apportera beaucoup à la compréhension de l’histoire du site une fois que son mobilier archéologique aura été étudié avec minutie, et que les analyses archéométriques auront permis d’affiner les datations proposées.
Fig. 2 – Fouille du remblai constructif devant l’une des maisons du quartier de la Porte 1.
Le secteur rituel de l’acropole d’Igiliz
Au printemps 2018, les opérations de fouilles se sont concentrées pour l’essentiel sur le secteur rituel de l’acropole. On rappellera que ce quartier, situé en contrebas de la basse-cour de la Qasba, comprend, outre la grande-mosquée et les « grottes » 1 et 2, tout un ensemble de bâtiments que le dégagement superficiel des déblais qui les recouvraient permettait dans un premier temps de qualifier de manière générale d’habitat, avant que les travaux de fouille ne viennent compliquer la lecture qu’on peut en proposer, en montrant que l’abondance des aménagements culinaires, ainsi que la présence d’une véritable cuisine collective, semblait plutôt correspondre à l’endroit où devaient se tenir les agapes tribales (berb. asmmâs). L’approfondissement des recherches, rendues d’autant plus indispensables que ces activités rituelles ne sont documentées nulle part ailleurs pour le Maghreb médiéval, s’avère une tâche longue et délicate, au vu de l’occupation longue de cette zone, et des nombreux remaniements qui ont affecté ses bâtiments et ses espaces. Les connaissances peu à peu accumulées montrent néanmoins désormais qu’au-delà de quelques perturbations ponctuelles, les structures archéologiques remontent bien, pour la plupart d’entre elles, à l’époque médiévale. L’objectif de la campagne du printemps 2018 consistait d’une part à étendre l’emprise de la fouille (resp. Pierre Wech et Nadège Ramel) autour du bâtiment dit de l’Anoual, la cuisine d’époque moderne dont les travaux de l’année précédente avaient pu montrer que les murs s’appuyaient sur une bâtisse plus ancienne, et de préciser la nature des espaces s’étendant au-delà vers le sud, sur une esplanade délimitée au nord par des pièces et, à l’opposé, par l’une des citernes principales du site (fig. 3). Ce secteur présentait en effet, à en lire le plan des vestiges superficiels, des particularités spatiales qui amenaient à s’interroger sur sa ou ses fonctions, et la manière dont il pouvait s’articuler avec les espaces déjà étudiés. Malgré le temps imparti et l’épaisseur des déblais, la plupart des niveaux d’occupation ont été dégagés durant la campagne. Les cellules domestiques longeant la rue desservant la place située à l’est de la grande-mosquée se différencient par leur taille, mais possèdent les mêmes caractéristiques morphologiques : l’accès s’effectue toujours par leur façade méridionale au moyen d’une baie ; leur espace interne livre des banquettes internes et des foyers domestiques dont le remplissage a été systématiquement prélevé en vue d’analyses archéoenvironnementales. Ces foyers, nombreux au vu des espaces qu’ils caractérisent, témoignent d’une utilisation intensive et/ou prolongée, qui demande encore à être interprétée, soit dans le contexte des agapes, soit dans celui d’une occupation dense du site. Le mobilier archéologique renvoie à l’époque médiévale pour les niveaux d’occupation. La fouille de la partie septentrionale de l’esplanade a en outre livré un grand vestibule aux proportions très inhabituelles, ainsi que plusieurs pièces dont la fonction reste à préciser.
igiliz18_fig3Fig. 3 – Relevé pierre à pierre de la citerne 4 dans le secteur rituel.
L’étude des conditions de la morphogenèse du secteur s’était par ailleurs beaucoup affinée en 2017. L’analyse spatiale en diachronie montrait alors comment l’établissement d’habitats monocellulaires (dont la pièce qui précède l’Anoual) paraissait commander l’urbanisation à venir. Ces deux unités présentaient une même orientation nord-est / sud-ouest et des dimensions très voisines, commandant l’implantation des autres bâtiments adjacents. La fouille de 2018 a permis d’ajouter une nouvelle touche de complexité à l’histoire déjà riche de l’occupation du secteur, en révélant l’existence d’un premier bâtiment de haute époque, qui se singularise par une orientation totalement discordante par rapport aux ensembles bâtis postérieurs qui s’installent sur ses vestiges arasés. Il est désormais acquis que ce bâtiment et sa démolition sont antérieurs à la mise en œuvre des structures mentionnées supra et qui nous apparaissaient jusque-là comme la matrice de la densification à venir. Une fois encore, il apparaît que l’histoire du site d’Igîlîz, qui s’est longtemps présentée à nous comme celle d’une occupation relativement brève et très homogène de la fin du XIe siècle au XIIIe siècle, confirme désormais une profondeur chronologique que l’on ne lui soupçonnait pas au départ (cf. rapport 2017).
La découverte exceptionnelle d’une cellule d’ermite
La fouille en Zone 5 a enfin été marquée cette année par la découverte exceptionnelle d’une cellule d’ermite (resp. Jean-Pierre Van Staëvel), dont l’existence vient confirmer les hypothèses de l’équipe sur le rôle d’Igîlîz en tant que pôle de dévotion et d’érémitisme dans les premiers moments du mouvement charismatique et messianique des Almohades. Une étude précise des premiers textes almohades nous avait déjà permis à plusieurs reprises (cf. rapports d’activités inédits de 2008 et 2009) de proposer cette hypothèse, et de revenir ainsi de manière critique sur la vulgate historiographique officielle, qui fait peu de cas de ces informations. Restait néanmoins à voir s’il était possible d’étayer ces informations textuelles par les données matérielles, et de cerner, sur le terrain, l’aspect que pouvaient présenter ces activités. La fouille des deux « grottes » de 2010 à 2012 avait déjà certes apporté un lot conséquent de données, mais l’état de destruction des vestiges était tel qu’il laissait encore peu de place à une vision d’ensemble, et que seul un travail prudent d’extrapolation permettait de prendre la mesure des travaux d’aménagement de ces grottes en de probables lieux de mémoire sur la montagne d’Igîlîz afin de commémorer la prédication d’Ibn Tûmart, le fondateur du mouvement, et sa retraite initiale dans une grotte de la montagne. L’état de conservation de la cellule d’ermite qui a été dégagée cette année lève tous les doutes qui auraient pu subsister sur cette hypothèse, en permettant de confirmer la vocation érémitique du site, qui a donc accueilli des ascètes et des hommes pieux en quête de retraite spirituelle.
L’approche de cet espace restant à fouiller n’était pourtant pas des plus aisés. Le secteur avait en effet été fortement remanié au moment de la mise en place du haut seuil du vestibule donnant accès à la Grotte 2 dans son état tardomédiéval. Le caractère très meuble du sédiment de remplissage de la structure incitait par ailleurs, par élémentaire prudence, à ne pas travailler en sape sous le surplomb rocheux, fissuré de manière particulièrement inquiétante à cet endroit, et sur lequel pesaient de surcroît plusieurs gros rochers. Les procédures de sécurité ont donc exigé, une fois l’étude de la coupe stratigraphique menée à bien, l’enlèvement de la couverture en surplomb. Un remarquable départ de voûte creusé dans la roche a ainsi été révélé par ces travaux de mise en sécurité.
Cette opération a également permis de circonscrire précisément la cellule en question, qui adopte un plan ovale (fig. 4). Il s’agit d’un tout petit espace, de 2,50m de long pour 1,90m de large, à l’intérieur duquel il était impossible de se tenir debout. La structure a été en partie excavée, et en partie aménagée au moyen de murs maçonnés, dont certains appartenant à une construction préexistante (qui nous ramène vraisemblablement elle aussi, comme indiqué supra, à une histoire longue du site d’Igîlîz). La fouille a permis de documenter deux niveaux d’occupation de la cellule qui ne laissent aucun doute quant à sa fonction d’habitat : sols, foyers, banquettes… L’ensemble de la structure semble avoir été comblé par l’apport volontaire de matériaux divers, constitué pour partie de rejets de foyers, voire de dépotoirs, remobilisés pour l’occasion. Rien ne permet d’y voir des traces d’abandon. L’examen du mobilier archéologique (dont, à première vue, on a pu mesurer l’homogénéité chronologique) devra préciser si cette impression d’un comblement rapide est confirmée ou non. Au vu de l’examen très partiel des céramiques récoltées, on proposera à titre d’hypothèse un comblement volontaire survenu à un moment donné, entre la première période almohade (XIIe siècle) et le début de la première moitié du XVe siècle.
igiliz18_fig4Fig. 4 – Vue générale de la cellule d’ermite depuis le sud. Au premier plan, les murs de la structure préexistante remployés par la cellule. A noter également le départ de voûte creusé dans la roche.
Ce type de structure est, du point de vue archéologique et en l’état de la recherche, quasi unique à ce jour pour l’ensemble du monde islamique d’époque médiévale (les quelques points de comparaison possibles demanderaient notamment à être mieux datés qu’ils ne l’ont été dans le cadre d’études anciennes). Il faut d’ailleurs souligner ici les lacunes abyssales de la recherche archéologique sur un sujet qui a suscité bien peu d’intérêt. Il n’existe donc aucun corpus constitué à ce jour, et les seules discussions pertinentes portent sur le monde ottoman et l’époque moderne, soit une région et une période bien lointaines, on en conviendra, de nos préoccupations. En l’absence de matériaux de comparaison disponibles, l’identification raisonnée de cette structure avec une cellule d’ermite repose par conséquent sur deux arguments principaux. Primo, une fonction avérée d’habitat qui ne correspond en rien ni aux nombreuses maisons déjà fouillées à Igîlîz, ni aux structures d’habitat par ailleurs documentées pour le Maghreb médiéval. La cellule s’inscrit également dans une autre tradition architecturale que celle des maisons troglodytiques connues pour d’autres régions. Deuxio, les textes hagiographiques nous fournissent, pour la période des XIIe et XIIIe siècles, d’évidents témoignages de l’existence de formes d’anachorèse individuelle impliquant l’élection d’un abri dans une grotte, aux portes mêmes du monde souterrain, ou à défaut, si la nature du terrain ne s’y prête pas, le creusement d’une « grotte » artificielle à des fins ascétiques. Il est très vraisemblable que la cellule en partie excavée qui vient d’être retrouvée à Igîlîz s’inscrit dans cette tradition. Ces mentions textuelles, qui nous renvoient vraisemblablement dans la seconde moitié du XIIe siècle, sont d’autant plus intéressantes qu’elles permettent de reconsidérer l’épisode du refuge initial d’Ibn Tûmart dans la grotte d’Igîlîz, en donnant à celui-ci un caractère de forte vraisemblance, là où les données seules extraites de la biographie du fondateur de l’almohadisme incitaient plutôt à la prudence, du faite de l’importante reconstruction apologétique à laquelle elle a donné lieu dans le processus de réécriture de l’histoire des débuts du mouvement almohade.
On voit donc, au terme de cette discussion sur la fonction de la structure excavée qui a été fouillée cette année, combien cette découverte est importante dans le contexte de l’étude des débuts du mouvement almohade à Igîlîz.
Le secteur extramuros des forges
Une petite équipe d’archéologues (resp. Nolwenn Zaour et Pauline De Keukelaere) a par ailleurs poursuivi la fouille (menée dans le cadre d’un partenariat avec l’INRAP) du secteur des forges situé extramuros, en contrebas de l’acropole d’Igîlîz, menant à son terme le dégagement du bâtiment principal de l’atelier. On a déjà par ailleurs souligné (cf. rapport 2017) l’importance de ce secteur, à la fois pour la compréhension de la nature et de la diversité des productions métalliques de l’époque almohade, mais également pour l’archéologie médiévale au Maghreb, qui manque cruellement de références semblables. L’étude macroscopique et les analyses archéométriques ont par ailleurs livré de précieuses informations sur la métallurgie du fer et des métaux non ferreux.
Patrimoine et paléoenvironnement : le programme GAHTI
La campagne de printemps a également accueilli, du 27 mars au 2 mai 2018, une équipe (resp. Stéphane Desruelles) en charge de l’étude géoarchéologique et paléoenvironnementale de l’Assif Bargane, à environ 2,5 km au sud de la montagne d’Igîlîz (programme GAHTI). L’étude, centrée sur les aménagements hydrauliques non mécanisés servant à l’irrigation des cultures oasiennes de fond de vallée, s’est développée selon plusieurs axes : une approche géomorphologique et géoarchéologique des terrasses fluviales afin de saisir les dynamiques hydriques dont dépendent les réseaux d’irrigation par gravité ; l’observation archéologique des vestiges de l’un de ces canaux d’irrigation à ciel ouvert (séguia) ; l’analyse et la datation enfin des encroûtements carbonatés recouvrant les maçonneries de cette séguia. Ce programme s’inscrit de manière plus générale dans une démarche de patrimonialisation, visant à étudier les potentialités de valorisation d’un objet patrimonial —les techniques d’irrigation— qui a joué un rôle clé dans le processus de construction des paysages et des territoires oasiens du sud du Maroc.
Les opérations de restauration et de mise en valeur sur le site
Les travaux de la mission archéologique franco-marocaine ont été couronnés en 2015 par l’obtention du Grand Prix d’Archéologie de la Fondation Del Duca. Celui-ci est consacré par la Mission à deux objectifs prioritaires. Par le soutien apporté à des approches scientifiques novatrices (notamment archéoenvironnementales et archéométriques), il s’agit d’une part de montrer l’intérêt d’une approche pluridisciplinaire pour redonner à ces sociétés rurales toute leur place dans le processus historique et valoriser le patrimoine rural de ces régions marginales. Surtout, après deux années de contacts, de mise en place du projet et de travaux préliminaires réalisés sur le site (terrassements en vue de la viabilisation), la mission a initié en avril 2018 un ambitieux programme de restauration et de mise en valeur des vestiges archéologiques d’Igîlîz. Une opération-test (resp. Mohamed Belatiq) a été menée sur deux bâtiments de la Qasba (fig. 5 et 6), et un dossier de demande de soutien financier a été soumis aux institutions de tutelle côté marocain, ainsi qu’aux principales autorités régionales et provinciales.
igiliz18_fig5Fig. 5 – Vue partielle du mur de façade des pièces 3 et 7 de la zone de commandement de la Qasba : état avant restauration.
igiliz18_fig6Fig. 6 – Vue partielle du mur de façade des pièces 3 et 7 de la zone de commandement de la Qasba : état après restauration.
Activités de formation
Fidèle à ses objectifs prioritaires de formation, l’équipe archéologique poursuit cette mission avec constance. Cette année, 4 étudiants marocains et français/italiens de niveau Master et 5 doctorants sont ainsi venus à Igîlîz se former ou se perfectionner dans les méthodes de fouille ou d’enregistrement, l’inventaire du mobilier (resp. Ihssane Serrat et Hasna Doukkali) et son étude (fig. 7), la maîtrise des outils informatiques, la construction de l’interdisciplinarité. Trois doctorants marocains et deux doctorantes françaises sont intégrés à l’équipe.
igiliz18_fig7Fig. 7 – Opération de remontage d’une grande jarre de stockage.
Diffusion scientifique
En matière de valorisation scientifique et de diffusion des résultats, la mission a publié, au 1er septembre 2018, 22 articles, essentiellement dans des revues françaises ou marocaines à comité de lecture, ou dans des actes de colloques internationaux. 7 articles sont parus entre 2006 et 2012, si bien que ce ne sont pas moins de 15 nouvelles contributions, en français et en arabe, portant sur des aspects architecturaux, socio-économiques et/ou environnementaux, qui sont venus enrichir la bibliographie de la mission entre 2013 et 2018.
L’achèvement de la première monographie, consacrée aux principaux monuments de l’acropole d’Igîlîz (système défensif, Qasba, grande-mosquée, « grottes » et Mhadra), est prévu pour l’hiver 2018-2019. La préparation d’une seconde monographie, portant plus spécifiquement sur l’habitat et les cadres de vie d’une part, les activités rituelles d’autre part, devrait suivre.
Participation à des manifestations scientifiques, diffusion auprès du public et autres activités de valorisation
Le 21 décembre 2017, les directeurs de la mission archéologique ont été invités à participer à une table-ronde organisée conjointement par l’Université Mohamed V de Rabat et l’Association des Lauréats de l’Institut National des Sciences de l’Archéologie et du Patrimoine (ALINSAP) pour présenter les projets archéologiques primés à l’international. Le 21 juin 2018 la Société Marocaine de l’Archéologie et du Patrimoine (SMAP), présidée par son Altesse Royale la Princesse Lalla Hasna, a invité les codirecteurs du programme Igîlîz pour une conférence publique à la Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc, à l’occasion de la clôture de ses activités pour l’année 2018. La conférence a porté sur le programme de recherche en cours à Igîlîz et ses derniers développements. Du 3 au 5 mai 2018, la Commune de Toughmart (dont dépend administrativement le site d’Igîl$iz) a organisé la 11e édition de son festival annuel, au cours duquel Abdallah Fili a présenté, en présence de M. le Gouverneur de la Province de Taroudant ainsi que de l’ensemble des autorités provinciales, notamment du Président du Conseil Provincial de Taroudant et des responsables locaux des ministères, ainsi que des élus locaux et des députés de la province (fig. 8), les derniers résultats des opérations archéologiques, et a exposé les projets de la mission en matière de valorisation patrimoniale et touristique. La Commune a enfin décerné pour la seconde fois un prix à la mission archéologique pour ses travaux (fig. 9).
igiliz18_fig8Fig. 8 – Festival de la Commune de Toughmart : le public lors de la conférence d’A. Fili.
Fig. 9 – Festival de la Commune de Toughmart : remise du prix de la Commune à la mission archéologique, en la personne d’A. Fili.
Les codirecteurs de la mission archéologique ont enfin, dans le cadre de la promotion des activités de la mission auprès des populations de la région, répondu favorablement à une demande émanant d’un groupe scolaire implanté à Tanglilt, à une vingtaine de kilomètres d’Igîlîz pour organiser, le 22 avril 2018, une visite du site. Le groupe était constitué par les trente élèves des classes de CE2, CM1 et CM2 du groupe scolaire, qu’accompagnaient leurs institutrices (fig. 10). Ayant été préparés au thème de la visite, les élèves ont participé de manière très active à la visite, et ont montré à de multiples reprises le vif intérêt qu’ils portaient au travail des archéologues. Encore très rare sur les chantiers archéologiques au Maroc, cette action de promotion scolaire et culturelle a été, de l’avis de tous ses promoteurs, un grand succès et une grande première. Les échos très favorables qu’elle a suscités a incité d’autres groupes scolaires de la région à contacter la mission archéologique pour organiser de semblables visites au cours de la prochaine campagne de fouilles en 2019.
Fig. 10 – Visite du site par le groupe scolaire Aït Othman de Tanglilt.
Source web par : archeocvz.hypotheses
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