Des photos de gravures marocaines datant du Néolithique exposées à l’ENA
L’École nationale d’architecture de Rabat accueille, jusqu’au 30 décembre, une exposition de photos de gravures rupestres au Maroc. Cette activité para-pédagogique et culturelle, ouverte au grand public, a été inaugurée par le directeur de l’ENA, en présence de plusieurs professeurs et étudiants de cet établissement.
Coordonnée par Jean Langlois, architecte enseignant à l’ENA de Rabat, l’exposition présente des photos de dalles rocheuses gravées, à travers 31 clichés réalisés par Roger Mimo (écrivain spécialisé dans l’architecture traditionnelle en terre crue des vallées présahariennes marocaines vivant à Tinghir), qui font voyager le visiteur dans le temps et l’espace. Ces photos sont prises sur plusieurs sites du Maroc des années 1990, notamment le plateau de Yagour, l’Oukaïmeden, Tizi n’Tirghist (Jbel Rat), Aït Ouazak (Tazzarine), Tiourine (Nkob), Taouz et Tamenart (Anti-Atlas). On y trouve des anthropomorphes, des bovins, des armes, des abstractions… « Cette exposition est une sensibilisation au patrimoine archéologique qui est en péril. Parce que ces gravures ne sont pas protégées. Elles sont exposées à ciel ouvert.
Donc, c’est facile de venir graver à côté un petit signe ou même vouloir les prendre. C’est ce qui s’est passé en France dans les années 1970. Puis, il faut savoir que ces gravures représentent artistiquement l’art d’origine et il est important pour les architectes d’avoir cette conscience de l’intérêt de cet art qui a influencé toute la peinture moderne du 20e siècle. Sachant que les gravures ont été découvertes bien avant les grottes, en 1850», souligne le professeur Jean Langlois qui a précisé que cette protection consiste à faire des fouilles préliminaires, à chaque fois qu’il y a un grand projet à entamer, comme par exemple les autoroutes ou d’autres grandes fondations des bâtiments. En effet, avec ces agissements, on risque de détruire des gravures d’une énorme importance historique, comme celles exposées qui remontent à l’âge du néolithique et qui témoignent d’une richesse archéologique et patrimoniale inestimable. «L’archéologie et l’architecture partagent un champ très important. Il est donc tout à fait normal pour un architecte de puiser dans ce volet de l’art rupestre, afin de valoriser certains aspects d’ordre architectural qui relèvent de la vie sociale de certaines périodes de l’histoire», explique Mohammed Aziz Ouahabi, directeur de l’ENA de Rabat.
D’où l’importance de faire découvrir au public le patrimoine néolithique très important dans l’histoire du Maroc et le sensibiliser à sa protection. «C’est une occasion pour lancer un appel à toutes les personnes concernées, afin de préserver ce patrimoine fragile, exposé à beaucoup de facteurs de dégradation, dont celui humain. Donc, au-delà de son intérêt para-pédagogique, cette exposition porte aussi sur la valorisation du champ d’investigation commun entre l’architecture et l’archéologie, dans la mesure où cette dernière revêt des volets qui constituent un prolongement de l’architecture. C’est un appel à tous les acteurs concernés à déployer des mesures plus drastiques pour préserver ce livre ouvert à tous et qui témoigne d’une profondeur de notre richesse patrimoniale», indique le directeur de l’ENA, rappelant que toutes les activités culturelles programmées, telles que l’urbanisme, l’aménagement du territoire, le patrimoine, l’ingénierie, la construction et les sciences humaines, doivent converger autour de l’architecture. «On expose, également, les travaux en arts plastiques des étudiants, des recherches développées sur plusieurs aspects, puis nous nous ouvrons sur toutes les disciplines autour de l’architecture, notamment en peinture, en sculpture, en œuvres littéraires…», renchérit-il.
Source web par : lematin
Les articles en relation
Le Sahara marocain recèle un patrimoine culturel matériel et immatériel riche et diversifié (ministre)
Le Sahara marocain recèle un patrimoine culturel matériel et immatériel riche et diversifié (ministre) Dakhla - Le Sahara marocain regorge d’un patrimoine culturel matériel et immatérie
Savoir plus...Gravures rupestres dans la région de Zagora
Gravures rupestres dans la région de Zagora Les gravures rupestres sont une matière première très riche qui permettent d'écrire l'histoire. Ces documents rupestres qui remontent à des
Savoir plus...Tata (Géoparc Jbel Bani)
Tata (Géoparc Jbel Bani) Envie de découvrir Tata ? Il y a mille et une façons de le vivre. Tata ou bien la ville rose est une oasis verdoyante au Grand Sud Maroc dans la région Souss-Massa, et l'une de
Savoir plus...Appel à la protection des gravures rupestres de Nâama
Appel à la protection des gravures rupestres de Nâama Découverte en 1847 par une expédition française, la station de Tiout, dans le Sud de la wilaya de Naâma, date de plus de 8 000 ans avant J.
Savoir plus...Projection de courts documentaires sur le patrimoine culturel de la ville de Tata (Géoparc Jbel Bani)
Projection de courts documentaires sur le patrimoine culturel de la ville de Tata (Géoparc Jbel Bani) La ville de Tata a accueilli samedi 06/10/2017 une projection de huit courts documentaires réalisés par des je
Savoir plus...« Le Maroc dévoile sa première carte archéologique nationale : un pas décisif pour la préservation du patrimoine culturel »
« Le Maroc dévoile sa première carte archéologique nationale : un pas décisif pour la préservation du patrimoine culturel » Dans une initiative majeure visant à sauvegarder le pat
Savoir plus...N° 02 gravures piste Ich Figuig (Géoparc Jbel Bani)
N° 02 gravures piste Ich Figuig (Géoparc Jbel Bani) - Les gravures rupestres sur la piste Ich Figuig : (lien photos) La piste décrite n'est accessible qu'en véhicule 4x4. D'autre part, la mise
Savoir plus...Art Rupestre
Art Rupestre Les arts rupestres de Souss Massa Le sud de la Région Souss Massa compte plusieurs sites de gravures rupestres, révélateurs de la présence humaine dans la contrée depuis la nuit des
Savoir plus...Recherches archéologiques dans la Basse vallée de la Moulouya régions de Berkane, Ahfir et Saïdia
Recherches archéologiques dans la Basse vallée de la Moulouya régions de Berkane, Ahfir et Saïdia 1. Intérêt scientifique : Dans le cadre des programmes scientif
Savoir plus...N° 06 gravures NO Zagora (site A) (Géoparc Jbel Bani)
N° 06 gravures NO Zagora (site A) (Géoparc Jbel Bani) - Les gravures rupestres au Nord-Ouest de Zagora (site A): (lien photos) Ne pas oublier de voir les autres gravures (site C) Situées à 17 kms (de pi
Savoir plus...Marocopédia forme les jeunes de Tata sur les techniques de sauvegarde du patrimoine culturel (Géoparc Jbel Bani)
Marocopédia forme les jeunes de Tata sur les techniques de sauvegarde du patrimoine culturel (Géoparc Jbel Bani) Soutenue par l’Unesco et le Réseau de la jeunesse méditerranéenne (Net-Med Yout
Savoir plus...