Le patrimoine rupestre du Sud Est Maroc (Géoparc Jbel Bani)
Le patrimoine culturel du Maroc ne se résume pas aux seules villes impériales et leur fastueuse architecture ou bien aux casbahs et leur sobre construction mais se compose aussi de l’immense richesse archéologique dont le pays est doté. Ce patrimoine archéologique couvre toutes les périodes de préhistoire, du paléolithique ancien au néolithique, c’est-dire sur une période de près de 8000 ans av. JC. L’art rupestre est une des composantes de ce patrimoine préhistorique réparti sur plus de 300 sites sur l’ensemble du Maroc.
Les gravures rupestres sont des représentations artistiques réalisées par l’homme au cours de la préhistoire. Cet art a été un moyen d’exprimer sa pensée, sa culture et ses croyances avant qu’il n’invente l’écriture. Des tableaux de scènes de chasse, de guerre et des cérémonies religieuses sont autant de messages racontant la vie quotidienne des humains préhistoriques. Ces gravures renseignent aussi sur le milieu dans lequel vivaient ces communautés humaines. Les figurations animales de bovidés, girafes, rhinocéros, éléphants, autruches … attestent d’un paysage verdoyant.
L'expression art rupestre (du latin rupes / roche) désigne l'ensemble des œuvres d'art réalisées par l'Homme sur des rochers, le plus souvent en plein air. A ne pas confondre avec l'art pariétal (du latin parietalis / relatif aux murs) qui regroupe les oeuvres d'art réalisées sur parois de grottes en intérieur),
Bien avant la construction des casbahs de la vallée du Drâa, les rives de cette grande rivière ont été occupées par des populations préhistoriques. La vallée du Drâa représente ainsi la plus importante concentration de l’art préhistorique au Maroc. Les sites se trouvent tout le long de la vallée et dans les contreforts du Jbel Bani. Des milliers de gravures rupestres, de style et de techniques divers, rendent compte des différentes étapes de l’évolution de cet art, allant de l’époque des chasseurs à l’poque des pasteurs en passant par l’âge des métaux et finissant par les périodes protohistoriques.
Le site de Foum Chenna est le plus important de ce secteur. Il est situé à 11 km à l’ouest du village de Tinzouline, dans la province de Zagora. C’est un site rapporté à la période Libyco-berbère avec plus de 800 gravures qui représentent des animaux domestiques (caprins, chiens, dromadaires …), des animaux sauvages (autruches, mouflons, félins …), des cavaliers armés de boucliers et de lances, des scènes de combats, et des scènes de chasse à l’autruche.
A ces images s’ajoutent des inscriptions libyco-berbères qui, en fait, représentent la plus grande concentration d’inscriptions connues à ce jour parmi tous les sites rupestres marocains. Ces gravures se superposent à d’autres plus anciennes aux traits à patine noire se confondant avec celle de la roche. Elles indiquent donc deux périodes distinctes de fréquentation de ce site.
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A ces images s’ajoutent des inscriptions libyco-berbères qui, en fait, représentent la plus grande concentration d’inscriptions connue à ce jour parmi tous les sites rupestres marocains. Ces gravures se superposent à d’autres plus anciennes aux traits à patine noire se confondant avec celle de la roche. Elles indiquent donc deux périodes distinctes de fréquentation de ce site.
Site rupestre de Foum Chenna près de Zagora
Deux autres sites du même style et de la même période sont Assif Ouigane et Jorf Al Khil. Ce dernier referme une centaine de gravures essentiellement des cavaliers, des fers à cheval et des figures de bijoux dont des fibules et des petites cercles pouvant être interprétés comme des bracelets.
Les gravures rupestres ont été réalisées par l'usage de deux techniques : le piquetage et le plissage
Le piquetage est la percussion directe ou indirecte (martelage) de la surface de la roche à l'aide d'un outil en pierre ou en métal.
Le polissage est obtenu par frottement et par un mouvement de va et vient sur un tracé préalablement piqueté ou incisé
Le Maroc accueille des gravures rupestres dans d’autres régions comme les plateaux du Haut Atlas (Oukaïmeden, Yagour et Rat), les zones désertiques d’Es Smara et Saguia El Hamra, les environs de Layoune ou les sites de Tazarine et de Tata.
Les plateaux du Haut Atlas sont considérés comme un foyer d’art rupestre de première importance au Maroc. Le site de l’Oukaïmeden accueille plus de mille gravures avec des représentations d’armes (massues, hallebardes, pointes, flèches, poignards, haches et boucliers). A ces images s’ajoute une faune riche et variée.
Les gravures rupestres sont reconnues légalement comme patrimoine culturel de l’humanité au niveau international. En 1994, le Ministère de la culture du Maroc a créé le Centre National du Patrimoine Rupestre pour assurer la sauvegarde et la préservation de cet héritage millénaire.
Source : Le patrimoine rupestre marocain par Mohssine El Graoui / Ministère de la Culture
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Source web par : sud est maroc
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