Révélation historique : Le visage du plus ancien Homo sapiens découvert au Maroc reconstitué après 300.000 ans
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Révélation historique : Le visage du plus ancien Homo sapiens découvert au Maroc reconstitué après 300.000 ans

Pour la première fois en 300.000 ans, le visage du plus ancien être humain jamais découvert a été dévoilé. Les restes, trouvés à Jebel Irhoud, au nord-ouest du Maroc, ont repoussé l’origine des Homo sapiens de 100.000 ans, plaçant le Maroc au cœur de l’histoire de l’humanité. Cette reconstitution, réalisée à partir de la forme de son crâne, offre un aperçu unique de l'apparence de notre ancêtre.

Les fossiles découverts à Jebel Irhoud, nommés d’après ce site marocain, ont non seulement redéfini l’âge des Homo sapiens, mais ont également mis en évidence l’importance du Maroc dans l’évolution humaine. Contrairement à l’hypothèse précédente qui plaçait l'Afrique de l'Est comme berceau exclusif de l’humanité, ces découvertes montrent que nos ancêtres étaient déjà dispersés à travers le continent africain il y a 300.000 ans.

Aujourd’hui, grâce au travail de Cicero Moraes, un expert brésilien en graphisme, le visage de cet ancien Homo sapiens a été reconstitué. Moraes a utilisé des données fournies par les chercheurs de l’Institut Max Planck pour scanner en 3D le crâne de Jebel Irhoud et réaliser une approximation faciale précise en s'appuyant sur plusieurs techniques, dont la déformation anatomique. « Le visage qui en résulte est à la fois fort et serein », a-t-il déclaré au Mirror.

En combinant la tomographie d’un humain moderne avec les données du crâne de Jebel Irhoud, Cicero Moraes a pu adapter ces informations pour prédire l’épaisseur des tissus mous et la projection des traits faciaux, recréant ainsi un visage fidèle. Cette reconstitution a abouti à deux versions d’images : une première, objective et technique, sans cheveux et en niveaux de gris, et une seconde, artistique, avec pigmentation de la peau et des cheveux.

Moraes explique que son choix de donner un visage masculin au crâne était influencé par la robustesse des traits, qu'il jugeait plus masculins. Le crâne lui-même est un composite de plusieurs fossiles, recréé en un tout que Moraes a qualifié d’« excellent et anatomiquement cohérent ». L’Institut Max Planck précise que ces restes présentent « un visage et des dents d’apparence moderne, mais une boîte crânienne plus archaïque ».

L’évolution de la forme de la boîte crânienne au fil du temps est probablement liée à des changements génétiques influençant la connectivité et le développement du cerveau, selon l’institut. Moraes a également noté des similitudes entre le crâne de Jebel Irhoud et celui de Skhul V, un autre Homo sapiens découvert en Israël, datant d’environ 180.000 ans plus tard.

Les premiers fossiles de Jebel Irhoud, découverts dans les années 1960, avaient initialement été estimés à 40.000 ans. Ce n’est que dans les années 1990 que leur âge a été réévalué entre 100.000 et 200.000 ans, avant que des techniques avancées ne révèlent en 2017 qu’ils datent en réalité de 300.000 ans.

Jean-Jacques Hublin, paléoanthropologue à l’Institut Max Planck, a déclaré à ce sujet : « Nous pensions que le berceau de l’humanité se trouvait en Afrique de l’Est il y a 200.000 ans. Mais nos nouvelles données révèlent que les Homo sapiens étaient déjà dispersés sur tout le continent africain il y a environ 300.000 ans ». Ces découvertes font du Maroc un site central dans l'histoire de l'humanité, avec les plus anciens fossiles de notre espèce, datant d’environ 315.000 ans, surpassant en ancienneté ceux d'Omo Kibish en Éthiopie, âgés de 195.000 ans.

Le 22/08/2024

Rédaction de l’AMDGJB Géoparc Jbel Bani