Chimpanzés : les « ghettos forestiers » sont leurs derniers refuges
Chasse, urbanisation galopante, déforestation... Le territoire des chimpanzés se réduit comme une peau de chagrin. Ce plus proche parent des humains ne survit plus que dans de bien maigres petits îlots de nature, une situation qui alarme les primatologues.
Sous la pression de l'urbanisation et de la chasse, les chimpanzés ne survivent plus que dans des ilôts de nature de plus en plus petits. Un terrible constat que dénoncent les primatologues, spécialistes de ce plus proche parent de l'humain, avec lequel nous partageons près de 99 % des gènes.
Quarante experts du monde entier, réunis en Allemagne, lancent un cri d'alarme pour sauver cet animal. Les quatre sous-espèces du primate africain sont menacées d'extinction. Il aura suffi de trois générations pour que l'une d'entre elles, le chimpanzé verus, perde plus de 80 % de sa population. « Nous étudions des communautés de chimpanzés depuis des décennies et nous avons tous vu nos groupes d'étude devenir de plus en plus isolés, ont-ils souligné, dans un communiqué de l'Institut Max Planck. Les chimpanzés en sont réduits à vivre dans des ghettos forestiers. »
Chimpanzé dans un parc zoologique en France le 1er août 2018. © Guillaume Souvant, AFP, Archives
Comme pour beaucoup d'autres gros animaux, la principale menace qui pèse sur ces singes est la perte de leur habitat, réduit par l'extension des villes qui abritent une population en hausse, les industries minières, la déforestation ou l'agriculture. Mais les chimpanzés sont aussi chassés pour leur viande ou abattus par les fermiers qui veulent protéger leurs cultures.
Une protection spéciale intense, avant qu'il ne soit trop tard
Ainsi, le parc national de Gombe, en Tanzanie, où la primatologue Jane Goodall a mené les travaux qui l'ont rendue célèbre, « est devenu une petite île entourée par des terres agricoles denses, conduisant à la réduction de deux des trois communautés [de chimpanzés] dans le parc et à la disparition d'une communauté à l'extérieur", s'émeut la primatologue, Anne Pusey, qui y a travaillé pendant 40 ans.
Toutefois, la présence permanente de chercheurs sur le terrain permet de maintenir un nombre plus élevé de singes en comparaison à d'autres zones, ont constaté ces experts.
Les primatologues ont ainsi appelé à ce que ces groupes en meilleure santé bénéficient d'une « protection spéciale intense » de la part des chercheurs et des autorités locales. « Plus d'investissements doivent être faits dans la recherche pour que nous puissions comprendre vraiment la diversité de ces populations avant qu'il ne soit trop tard », ont-ils ajouté.
Source web Par futura sciences
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