


Recensement général de la population et de l’habitat: Coup de projecteur sur la population nomade
Une partie de la population marocaine qui se fait habituellement discrète a été mise en lumière. Il s’agit de la population nomade dont le style de vie est caractérisé par la pratique de l’élevage et les déplacements réguliers motivés par la recherche de zones de pâturage et de points d’eau.
Leur nombre s’élève à 4.044 personnes contre 68.540 en 2004, soit une baisse de 63%, révèlent les données du Recensement général de la population et de l’habitat de 2014 publiées récemment.
Les nomades sont peu nombreux puisqu’ils ne représentent qu’un peu plus de 7 pour dix mille habitants. Leur particularité réside dans leurs habitats mobiles qui sont adaptés à leur mode de vie.
Contrairement à ce qui peut être constaté, ces habitats présentent une grande diversité de formes. D’abord en fonction des ressources disponibles, mais aussi par rapport aux capacités de déplacement et des compétences techniques dans la transformation des matières premières présentes sur les lieux pour les construire. Il existe généralement les abris temporaires et renouvelables, les abris démontables et transportables et les abris transportables non démontables.
La femme nomade
Ce sont des tentes, appelées «Khayma», qui sont confectionnées sous la forme d’un «bateau renversé». Une tâche qui est uniquement réservée aux femmes. Au sein de la population nomade, les femmes représentent près de 48%, relève le Haut-Commissariat au plan (HCP), et occupent une place importante dans la vie sociale. Elles se chargent aussi bien de la fabrication que de l’organisation des «Khayma». En effet, ces dernières sont, par opposition à l’espace masculin extérieur, un milieu domestique féminin qui ne serait accessible aux hommes que par l’intermédiaire d’une femme, mère ou épouse. Le mariage dans les sociétés nomades a connu des changements durant ces dernières années. De ce fait, la part de la population mariée âgée de 15 ans et plus a diminué de 59,5% en 2004 à 55,1% en 2014, tandis que celle des célibataires a augmenté de 35,2%, à 40,8%, relève le HCP. De plus, l’âge moyen au premier mariage des femmes nomades a significativement augmenté passant de 23,2 ans en 2004 à 26,1 ans en 2014 contrairement à l’ensemble des femmes marocaines. Il en est de même pour l’âge moyen du premier mariage des hommes. Ce dernier est passé d’une moyenne de 28,7 ans à 30,7 ans alors qu’il est resté stable autour de 31,2 ans pour des hommes au niveau national durant la même période.
Le célibat gagne du terrain
Pour ce qui est du taux de célibat définitif des nomades (la moyenne d’âge est de 55 ans), il a presque triplé en dix ans en passant de 1,3% en 2004 à 3,4% en 2014. Ce taux est, en 2014, plus élevé, parmi les femmes (3,7%) que parmi les hommes (3,1%), souligne la même source. Par ailleurs, la population nomade reste toujours composée de familles nombreuses. Environ 68,2% des familles sont constituées de cinq personnes et plus (dont 32,8% sont formées de huit personnes et plus), la même source ajoute que 10,6% sont constituées de quatre personnes, 8,1% de trois personnes, 7,1% de deux personnes et seulement 6,1% sont formées d’une seule personne. Cependant, le nombre moyen d’enfants par femme nomade a diminué en passant de 4,3 enfants en 2004 à 4 en 2014. Malgré cette légère baisse, cet indice est presque le double de celui observé au niveau national (2,2 enfants) en 2014. Mais, le niveau d’éducation de la population nomade demeure très faible. Près de 84% des nomades n’ont aucun niveau d’instruction, 2,2% ont fréquenté tout au plus le préscolaire, 9,3% le primaire, 2,7% le collège. Quant au secondaire et au supérieur, ils n’ont connu qu’une affluence respectivement de 1,2% et 0,6% de nomades.
La population nomade est majoritairement analphabète, son taux d’analphabétisme est très élevé : 81 ,9% contre 32,2% au niveau national. Les femmes nomades sont plus atteintes que les hommes (89,5% contre 74,9%).
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