Paysage culturel
Conformément à la définition adoptée par le Centre du Patrimoine Mondial, « le paysage culturel est une forme exceptionnelle d’une interaction humaine avec son environnement et une occupation ancienne et inchangée d’un territoire bien délimité ».
Cette interaction homme-environnement reflète des manières et des attitudes culturelles relative à une parfaite adaptation au milieu naturel et la transformation de celui-ci en une ressource génératrice et durable. La durabilité est quantifiée à l’échelle séculaire.
Les modes de vie restent ainsi inchangés dans un cadre environnemental également préservé et conservé. L’interaction s’avère donc réciproque en ce sens que le milieu naturel impose à l’homme un certain type de mode vie que ce soit dans sa facette tangible (outils utilisés dans la vie quotidienne, types d’habitat et des matériaux de construction, etc.) ou dans sa dimension spirituelle et immatérielle (croyances, rituels, etc.). De même, l’environnement naturel affecte largement la production culturelle de ses occupants.
Au Maroc, on relève encore plusieurs paysages culturels qui gardent encore tant bien que mal leur cachet originel et où l’on constate la persistance de cette interaction toujours vivante.
Cependant, l’introduction envahissante des modes de vie modernes affecte sérieusement l’originalité de ces paysages culturels qui tendent inévitablement à disparaître. Plusieurs exemples de ce type de paysages peuvent être cités notamment dans les vallées des versants sud et nord de la chaîne atlasique : les vallées à habitat perché du Haouz (Ourika), la fameuse Vallée d’Ait Bouguemmaz, la vallée de Tamanart avec son architecture traditionnelle et ses innombrables gravures rupestres, etc.
Ou encore dans les zones oasiennes du Sud-est marocain caractérisées par une architecture de terre vernaculaire, des modes d’irrigation ancestraux et une gestion raisonnée des parcelles de terre cultivables.
La Vallée de Tamanart
La vallée de Tamanart située entre Tafraout au Nord et Foum el Hisn au Sud constitue un exemple majeur des paysages culturel au Maroc. C’une oasis typique avec, comme couvert végétal, le palmier, le grenadier, la luzerne, le maïs, etc. Les conditions géologiques et topographiques font que les champs arables, subdivisés en parcelles minuscules, sont irrigués par un système ingénieux d’irrigation régi par un droit coutumier propre. On remarque également l’existence de l’arganier qui présente ici probablement sa limite méridionale mais il n’est pas systématiquement exploité par les habitants. Au fur et à mesure qu’on remonte la vallée de Tamanart, vers l’amont, l’arganier devient de plus en plus abondant.
C’est est un musée de plein air dont les gravures rupestres constituent une composante spectaculaire. Celles-ci s’échelonnent en effet le long de la vallée souvent sur des parois verticales constituant ainsi de véritables tableaux retraçant une histoire pastorale millénaire. Les stations rupestres de la vallée de Tamanart se rattachent quasi exclusivement à la période bovidienne largement attestée en Afrique du Nord.
L’adaptation à l’espace délimité par la vallée est attestée le long de l’histoire à travers plusieurs ouvrages architecturaux et des traditions séculaires encore vivantes de nos jours. Aujourd’hui, La célébration du grand moussem de Tamanart témoigne encore de l’importance spirituelle de la vallée dans toute la région de l’Anti-Atlas. Des villages historiques tels celui d’Ighir Ouillouln ou celui d’Aguerd constituent des témoins matériels d’une occupation intense. Une telle occupation a été assurée par la fortification de plusieurs greniers défensifs le long des points stratégiques de la vallée. La cohabitation entre juifs et musulmans est certainement attestée par l’existence de mellahs et de synagogues le long de la vallée.
L’aspect accidenté du milieu physique n’a pas empêché les habitants à travers l’histoire de forger des ouvrages avant-gardistes qui leur permettaient de mieux exploiter leur environnement. Le tunnel d’Aoukerda constitue un meilleur exemple à ce propos. Ce grand ouvrage hydraulique a été réalisé par les habitants d’Agadir Aoukerda à une période que les habitants estiment sous le règne de la dynastie saadienne. La consistance très dure de la roche laisse imaginer l’ampleur de l’effort que les habitants d’Aoukerda ont du déployer pour réaliser un tel ouvrage qui constitue un chef-d’œuvre des travaux publics à l’époque dans cette zone rurale isolée.
Source web : patrimoineculturel
Les articles en relation
Des jeunes de Tata réalisent des courts documentaires sur le patrimoine local (Géoparc Jbel Bani)
Des jeunes de Tata réalisent des courts documentaires sur le patrimoine local (Géoparc Jbel Bani) Le complexe culturel de Tata a abrité en fin de semaine écoulée une soirée artistique marqu&e
Savoir plus...L'architecture du XXème siècle
L'architecture du XXème siècle Le patrimoine architectural colonial est d'une richesse extraordinaire. La diversité des styles et la variété de ses éléments architecturaux, urb
Savoir plus...Pénuries d’eau: analyse critique et recommandations de Charafat Afailal (maroc-géoparc jbel bani)
Pénuries d’eau: analyse critique et recommandations de Charafat Afailal (maroc-géoparc jbel bani) Après un été marqué par des pénuries d’eau et des inondations à l&r
Savoir plus...La mangouste Ichneumon (نمس)
La mangouste Ichneumon (نمس) Le rat des pharaons (Herpestes ichneumon en latin, نمس en Darija ), mangouste d’Égypte ou mangouste ichneumon est une espèce de petit mammifère carnivore, qui depuis touj
Savoir plus...Les 10 arbres fruitiers spontanés du Maroc
Les 10 arbres fruitiers spontanés du Maroc Le Maroc, pays où l’agriculture occupe un rôle très important, est une terre qui compte de nombreuses espèces d’arbres. Le Maroc, pays de passage, a
Savoir plus...Culture (Géoparc Jbel Bani)
Culture (Géoparc Jbel Bani) L'importance du patrimoine architectural, archéologique et immatériel fait du Souss Massa un territoire très riche d’un point de vue culturel. De nombreux év&eg
Savoir plus...15ème édition du Moussem de Tan-Tan sous le thème «Le Moussem de Tan-Tan, porteur de la culture nomade universelle » (Géoparc Jbel Bani)
15ème édition du Moussem de Tan-Tan sous le thème «Le Moussem de Tan-Tan, porteur de la culture nomade universelle » (Géoparc Jbel Bani) La quinzième édition du Moussem de Tan-Tan
Savoir plus...Myotis zenatius: nouvelle chauve-souris décrite au Maghreb
Myotis zenatius: nouvelle chauve-souris décrite au Maghreb Une équipe internationale de chercheurs a découvert une nouvelle espèce de chauves-souris dans des zones boisées d’Europe et une autr
Savoir plus...Art Rupestre
Art Rupestre Les arts rupestres de Souss Massa Le sud de la Région Souss Massa compte plusieurs sites de gravures rupestres, révélateurs de la présence humaine dans la contrée depuis la nuit des
Savoir plus...LE VILLAGE ECOLOGIQUE LABOUIRAT A ASSA-ZAG LABELLISE COP22 (Géoparc Jbel Bani)
LE VILLAGE ECOLOGIQUE LABOUIRAT A ASSA-ZAG LABELLISE COP22 (Géoparc Jbel Bani) Le projet du village écologique Labouirate qui sera construit dans la province d’Assa-Zag (région Guelmim-Oued Noun) vient d&rs
Savoir plus...Artisanat : Les artisans marocains
Indifférents au temps qui passe, les artisans du sud Maroc ont de tout temps joué un rôle prépondérant dans le quotidien des populations berbères. Au départ essentiellement domestique,
Savoir plus...Projection de courts documentaires sur le patrimoine culturel de la ville de Tata (Géoparc Jbel Bani)
Projection de courts documentaires sur le patrimoine culturel de la ville de Tata (Géoparc Jbel Bani) La ville de Tata a accueilli samedi 06/10/2017 une projection de huit courts documentaires réalisés par des je
Savoir plus...