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Blog Géoparc Jbel Bani
L'ARCHÉOTOURISME DANS LE SUD MAROCAIN, VERS UNE DURABILITÉ DES SITES RUPESTRES
Naima Oulmakki - Faysal Lemjidi - Mustapha El Hamri
Dans les provinces du Sud marocain, l’art rupestre représente d’abord un intérêt scientifique, mais n’exclut pas les différents aspects économiques et patrimoniaux. Le but de notre travail est de chercher à comprendre les perspectives de développement et l’éventuelle utilisation des sites archéologiques. Ainsi, l’archéotourisme prend tout son sens, en introduisant la gestion durable du patrimoine à travers l’association du développement économique régional, la protection des sites rupestres ainsi que l’éducation au patrimoine. Les termes de patrimoine et de tourisme sont marqués par l’extension de leurs domaines d’application et se nourrissent d’un jeu de réciprocité. Le patrimoine se présente comme un ressort touristique et le tourisme comme facteur de conservation du patrimoine.
Bien que les lois et les stratégies de protection des sites rupestres dans les différentes régions du pays aient à faire face aux mêmes menaces, et que les buts, les objectifs et les méthodes soient généralement semblables, l'éventail d'informations requises pour résoudre les problèmes continue de s’élargir, en particulier en raison de la spécialisation croissante et des demandes des touristes de niche.
Les chercheurs en art rupestre doivent être conscients non seulement des effets que le tourisme continuera d'avoir sur les sites d'art rupestre, mais aussi des moyens par lesquels cela peut être contrôlé, notamment par la communication avec l'industrie du tourisme. Dans un premier temps, nous devons nous rencontrer au niveau local, national et international. Nous devrons ensuite former la future génération et encourager les départements universitaires à développer une approche interdisciplinaire pour, entre autres, mettre sur pied un tourisme d'art rupestre durable comprenant des compétences normalement abordées dans les cours de tourisme, comme la capacité de charge touristique, les études muséales, la médiation environnementale, l'administration hospitalière et le développement de projets.
À la suite de l’analyse des différentes composantes et de leurs enchaînements, il est possible de synthétiser et d’illustrer les principaux facteurs de la mise en place d’activités archéotouristiques. Dans ce sens, nous avons retenu trois types de facteurs: favorables, défavorables ou variables. Partagés en catégories (écologique, sociale et économique), ils permettent de cerner les moteurs et les freins de ce type d’activités. Avant cela, précisons que les principales fonctions des outils d’interprétation sont généralement les suivantes : i) informer les visiteurs sur le statut de protection d’un site, ii) contrôler ou gérer le flux de visiteurs, iii) satisfaire la demande des visiteurs en informations, iv) améliorer la qualité et l’intérêt de la visite, v) sensibiliser le public et lui faire prendre conscience de la nécessité de protéger le site mis en valeur.
Les expériences internationales en matière de mise en valeur de l’art rupestre peuvent être expérimentées sur les sites par l’intégration du patrimoine naturel et culturel. L’intégration du patrimoine rupestre dans le paysage culturel est une exigence constante en tant qu’atout culturel, social et économique. La protection juridique des sites contribue à leur mise en valeur ; nous proposons ainsi l’établissement de partenariats entre les autorités de tutelles, les acteurs en tourisme et les communes locales afin de trouver un consensus qui faciliterait le classement et la gestion des sites.
2. L’archéotourisme au service du patrimoine et de sa protection
«Quand on pense au nord de l’Afrique, ce qui vient à l’esprit, c’est l’Égypte qui a laissé une architecture massive. Mais chez d’autres, tout a disparu, parce que les matériaux étaient en bois, en cuir, etc. Il ne reste plus rien matériellement, sauf des images » (1). Ainsi, lorsqu’on parle d’archéologie, les profanes pensent spontanément à des images empreintes d’exotisme comme les tombes pharaoniques, les vestiges aztèques et les cités englouties. L’archéologie a souvent été liée à un imaginaire très riche, parfois spectaculaire. Ce constat est dû probablement au cinéma plus qu’à l’histoire de la recherche, qui a donné naissance à un certain fantasme concernant l’archéologie et les archéologues. L’archéotourisme a connu un nouvel essor à la suite de l’intérêt croissant accordé au patrimoine. Les sites archéologiques sont depuis lors une destination touristique assez problématique, car les préjugés peuvent affecter l’interprétation, et parce que ce sont des milieux physiques fragiles et très vulnérables. L’archéotourisme offre toutefois une occasion pour les scientifiques d’appréhender le grand public, en suscitant son intérêt scientifique et en lui apportant une connaissance.
À la suite des travaux d’inventaire, d’évaluation et de protection, le patrimoine rupestre peut rester confidentiel, et sera ainsi visité occasionnellement par les chercheurs lors des travaux académiques.
Ce qui est certainement une des mesures de protection. Mais limiter l’accès au site n’exclut pas sa destruction. Une autre alternative s’offre à nous et consiste dans une mise en valeur qui permettrait le développement local. Cette dernière option n’est envisageable que sous un certain nombre de conditions (Deacon, 2006):
Les scientifiques ayant étudié le site souhaitent transmettre leur connaissance et partager le savoir, mettre en évidence l’importance du site et susciter de nouvelles vocations.
Les médiateurs culturels ont pour rôle de rendre l’interprétation scientifique de l’objet archéologique accessible à tous.
Les habitants sont conscients de la dimension patrimoniale de leur territoire et soucieux du développement d’activités économiques valorisantes pour mieux faire connaître celui-ci, le démarquer et assurer une survie économique pour eux-mêmes et les générations futures.
SOURCE WEB PAR ACADEMIA.EDU