GRAVURES RUPESTRES DE LA REGION D’AFELLA IGHIR (PROVINCE DE TIZNIT, MAROC) : UN PATRIMOINE ARCHEOLOGIQUE A VALORISER
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GRAVURES RUPESTRES DE LA REGION D’AFELLA IGHIR (PROVINCE DE TIZNIT, MAROC) : UN PATRIMOINE ARCHEOLOGIQUE A VALORISER

Par JIRAOUI Bouchra*, EL KAMALI Nezha, EZAIDI Abdelkrim & BENSSAOU Mohamed

Département de Géologie, Faculté des Sciences, Université Ibn Zohr, Agadir, Maroc.

*E-mail : bouchra64@hotmail.com

Mots clés : Gravures rupestres, période bovidienne, Afella Ighir, tumuli, valorisation.

RESUME. Dans l’Anti Atlas, les gravures rupestres sont nombreuses et correspondent à la plus ancienne forme d’art rupestre qu’a connu l’homme depuis plusieurs millénaires. Ces réalisations sont considérées comme des documents d’un grand intérêt archéologique. La région d’Afella Ighir (Cercle de Tafraout, Province de Tiznit) regorge de gravures rupestres qui méritent d’être répertoriées et valorisées de même que quelques tumuli (monuments funéraires protohistoriques).

Trois sites à gravures rupestres, toutes réalisées sur des dalles gréseuses du cambrien inférieur, ont fait l’objet de notre étude :

1- Site de Tiouâdô : situé à proximité du village de Tiouâdô. Les gravures rupestres sont toutes schématiques et pratiquement toutes piquetées. Les thèmes représentés sont essentiellement des bovidés, des chevaux montés par des cavaliers, des dromadaires, des chars et des formes géométriques (simples et complexes).

2- Site d’Oukas1 : situé au Sud de Talat Yissi. C’est un site important par la beauté et la diversité des animaux. Les figurations sont toutes piquetées et représentent surtout une faune domestiquée (bovidés, autruches, capridés). La faune sauvage est absente, preuve d’une pasteurisation.

3- Site d’Oukas 2 : situé plus au Sud de Talat Yissi, dans la Guelta Oukas. Il présente, en plus des gravures rupestres réalisées sur des dalles gréseuses cambriennes, des tumuli de forme rectangulaire construits avec des pierres des mêmes dalles. Les gravures rupestres plus nombreuses et diversifiées sur le plan des animaux représentés et des techniques utilisées (incision et piquetage). À l’opposé du Site d’Oukas 1, ce site montre en plus des animaux domestiqués, une faune sauvage telle que des félins, des antilopes, des gazelles et des éléphants, tous fait par incision. Les bovidés domestiqués sont piquetés, avec souvent des robes décorées.

L’ensemble de la faune représentée est typique du milieu steppique, elle appartiendrait à la période bovidienne par la richesse de cette région en bovidés domestiqués gravés à partir de la fin de l’époque « des chasseurs ». L’analyse de ces gravures peut potentiellement apporter des informations sur le milieu environnant ayant régné lors de cette période.

Malgré cette richesse en gravures rupestres de la région étudiée, ce patrimoine archéologique reste très fragile d’où la nécessité de bien le valoriser et bien le protéger des aléas climatiques et surtout du vandalisme.

Source web par : JIRAOUI Bouchra, EL KAMALI Nezha, EZAIDI Abdelkrim & BENSSAOU Mohamed