À la rencontre de bébés renards polaires avec Florian Ledoux
Photographe, amoureux passionné du Grand Nord, « en quête de l'inaccessible et à la poursuite de l'imaginaire [...] vers des contrées où la nature distille notre esprit, laissant une trace à jamais », Florian Ledoux partage avec nous aujourd'hui sa rencontre fortuite avec de jeunes renards polaires (Vulpes lagopus) alors qu'il était en chemin vers le passage du Nord-Ouest.
« Lors de notre arrivée dans le grand fjord d'Uummannaq, nous pénétrons dans des petits fjords, jusqu'à jeter l'ancre du voilier de 100 pieds dans une toute petite baie verdoyante près des glaciers. Jusque-là nous profitons du soleil de minuit et décidons d'aller explorer les alentours. Alors que nous approchons la terre, nous repérons quelques petits renards polaires sur le bord de l'eau. Nous coupons alors immédiatement le moteur et ramons jusqu'à la terre.
Ils sont toujours là et ils nous ont bien sûr repérés. Commence alors une longue approche des renards. Plus nous avançons doucement, plus nous nous apercevons qu'ils sont nombreux. Il y en a même derrière nous qui reviennent des alentours. À chaque fois qu'ils nous entendent trop, nous nous arrêtons, attendons un peu puis repartons. Arrivés à une distance plus proche, nous rampons délicatement pour ne pas être vus et ne pas faire de bruit sur le sol.
Après trois heures d'approche, ces bébés renards polaires finissent par venir tout seul devant mon objectif. Certains, comme celui qui se trouve à 2 mètres de moi, sont très curieux, d'autres sont timides ; l'un d'eux est effrayé tandis qu'un autre essaye de nous intimider en poussant des petits cris. Il y en a un qui est très taquin avec ces frères et sœurs...
En résumé, j'ai été très surpris de pouvoir observer des profils et des comportements aussi différents entre eux et de pouvoir les regarder de très près.
Il est 1 h du matin et le soleil est encore haut. Après une belle soirée, il est temps de retourner à bord pour continuer l'aventure vers le passage du Nord-Ouest. »
Ce jeune renard polaire (Vulpes lagopus), ainsi que ses frères et sœurs que l’on découvre dans ce portfolio de Florian Ledoux, est né dans la douceur du printemps arctique. Leur mère a mis bas après une gestation d’environ 52 jours. En cette saison, la fourrure des renards polaires, appelés aussi renard Isatis, arbore des teintes grises et brunes.
© Florian Ledoux
La nourriture est plus abondante pour le renard polaire au cours de l’été arctique. Omnivore, il chasse de petits animaux, notamment des lièvres, des lemmings, des oiseaux et leurs œufs et de temps en temps des poissons. En cette saison, son pelage plus sombre et brun lui permet de mieux se fondre dans le paysage. Et quand vient l’hiver et sa couverture blanche, le renard polaire se pare sa fourrure blanche.
© Florian Ledoux
Scène de jeux entre deux renardeaux surprise par Florian Ledoux qui était alors en route vers le mythique passage du Nord-Ouest. L’espérance de vie des renards polaires, appelés aussi renard bleu, est de 3 à 6 ans à l’état sauvage.
© Florian Ledoux
Autre scène de jeux entre deux jeunes renards polaires. Le mammifère peuple tous les territoires de l’Arctique. On peut le rencontrer au Groenland, en Sibérie, au Canada, en Alaska, au Svalbard, en Islande et dans les Alpes scandinaves. Des ossements retrouvés suggèrent qu’à la fin de la dernière glaciation, le renard polaire se soit aventuré jusque dans le nord de la France.
© Florian Ledoux
Nos jeunes renards polaires semblent s’entraîner à chasser. Les proies sont nombreuses dans la toundra après le dégel mais quand vient le glacial hiver arctique, le renard polaire à moins de choix. Aussi, n’est-il jamais très loin derrière le redoutable ours polaire. En effet, comme les proies viennent à manquer, il lui arrive souvent de se nourrir des restes du repas de ces grands carnivores qui règnent sur la région.
© Florian Ledoux
Deux renardeaux s’affrontent au milieu de la toundra. Pour mieux se préparer à la vie d’adulte qui les attend dans ce milieu rude où il s’est adapté. Grâce à sa fourrure, le renard polaire peut résister jusqu’à -50 °C au plus fort de l’hiver. En cas de blizzard, il creuse des galeries dans la neige pour s’y réfugier.
© Florian Ledoux
Ce fut un cadeau merveilleux pour Florian Ledoux de pouvoir s’approcher d’aussi près des progénitures d’une ou plusieurs familles de renard polaire. Le photographe a pu ainsi assister à quelques-unes des scènes quotidiennes de ces beaux mammifères qui peuplent l’Arctique. Avec la disparition d’un grand nombre de loups gris, le renard roux en a profité pour s’insinuer de plus en plus dans des territoires occupés par le renard polaire, avec lequel il entre en concurrence.
© Florian Ledoux
Ce jeune renard polaire épié par Florian Ledoux a revêtu, à l’instar de ses frères et sœurs, sa tenue de camouflage d’été. Il est ainsi plus discret dans ce paysage sans arbres, parmi les roches et l’herbe rase. L’idéal pour chasser. En ces contrées presque désertiques, le renard polaire a peu de prédateurs.
© Florian Ledoux
On lit plein de curiosités dans les yeux de ce renardeau, mâle ou femelle. À l’âge adulte, le renard polaire mesure entre 50 cm et 1 m et peut peser jusqu’à 8 kg. Les parents qui veillent ensemble à leur éducation ne doivent pas être loin.
© Florian Ledoux
Les activités du renard polaire ont un impact sur leur environnement, à l’image un peu des castors de la région dont les œuvres façonnent les tourbières. Ainsi, les chercheurs observent-ils leurs effets sur la végétation autour des terriers, plus touffue. En raison notamment, de leurs excréments et de leur prédation sur les petits animaux alentour.
© Florian Ledoux
Publié le 27/04/2018
Source web par : futura-sciences
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