La Lune contiendrait bien plus d'eau que prévu
Des colons lunaires auraient besoin d'eau pour boire bien sûr mais aussi pour produire l'oxygène de l'air à respirer et le carburant des lanceurs. Il est peut-être possible de la tirer du régolithe lunaire un peu partout sur la Lune selon les données de la sonde indienne Chandrayaan-1 et la sonde états-unienne LRO.
Le succès du lancement du Falcon Heavy de SpaceX est encourageant pour ceux qui espèrent qu'Elon Musk finira par réussir son pari d'ouvrir Mars à la colonisation dans les quelques décennies à venir. L'entreprise reste formidable et on peut légitimement se demander s'il ne vaudrait pas mieux commencer par coloniser la Lune en y établissant une base permanente. Les astronautes y sont certes nettement plus près de la Terre en cas de problème, mais il y a certainement moins d'eau sur notre satellite que sur la Planète rouge.
Comme on envisage de coloniser la Lune, et ce déjà avant le programme Apollo, les ingénieurs et les sélénologues se sont penchés sur ce problème depuis longtemps. On sait qu'il est au moins possible de fabriquer de grandes quantités d'oxygène à partir du régolithe lunaire qui est riche en oxyde métallique. Il suffit de mobiliser l'énergie solaire pour chauffer ce régolithe en combinaison avec des réserves de méthane apportant des atomes d'hydrogène. Mais il resterait à combiner l'oxygène produit avec de l'hydrogène, ce qui ne fait donc que déplacer le problème même si l'on dispose, au moins de cette façon, d'une source appréciable de comburant pour un propergol.
On s'est donc tourné vers certains cratères polaires de la Lune que l'on sait partiellement plongés dans l'obscurité pendant des millions voire des milliards d'années. On peut espérer que les chutes de comètes, qui ont dû se produire pendant l'histoire de la Lune après le Grand bombardement tardif, ont conduit lentement mais sûrement des molécules d'eau apportées sur la surface de la Lune à s'y trouver piégées en se condensant. La mission LCross a fourni des indications en ce sens.
Pour obtenir une traduction en français assez fidèle, cliquez sur le rectangle blanc en bas à droite. Les sous-titres en anglais devraient alors apparaître. Cliquez ensuite sur l'écrou à droite du rectangle, puis sur « Sous-titres » et enfin sur « Traduire automatiquement ». Choisissez « Français ». © NASA Goddard
De l'eau piégée sous forme de radicaux OH dans le régolithe lunaire
Il semble maintenant qu'il y ait une autre source d'eau possible qui, bien que pas aussi facile d'accès, soit disponible partout sur la surface de la Lune. Il s'agirait de radicaux hydroxyle OH qui se trouveraient partout associés aux minéraux lunaires. Les données fournies par le détecteur Moon Mineralogy Mapper de la sonde indienne Chandrayaan-1 l'avaient déjà laissé supposer voilà presque dix ans. Aujourd'hui une équipe de chercheurs états-uniens vient de publier un article dans Nature Geoscience qui renforce cette conclusion. Ils se sont basés au départ sur les données fournies cette fois-ci par la sonde Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO).
La présence d'eau dans les roches, fût-elle sous forme de radicaux OH, se traduit en particulier par une signature spectrale particulière dans la lumière infrarouge réfléchie par le sol lunaire. Le problème est que ce signal est mélangé à celui provenant par émission de ce sol en réponse à son chauffage par le rayonnement solaire. Ce qui compliquait et rendait problématique les estimations précédentes de la présence des radicaux OH.
Les chercheurs ont trouvé un moyen de mieux résoudre ce problème en utilisant l'instrument Diviner de LRO. La méthode a ensuite été transposée aux données du détecteur Moon Mineralogy Mapper conçu et fabriqué aux États-Unis par les membres du célèbre Jet Propulsion Laboratory à Pasadena.
L'analyse de ces données conduit à penser que de l'eau, piégée sous forme de radicaux OH associés aux minéraux, est largement répartie sur la surface de la Lune et qu'elle n'est pas confinée à une région particulière et un type de terrain, même si la quantité présente n'est pas la même. Ces résultats contredisent certaines études antérieures, qui avaient suggéré que davantage d'eau était détectée aux latitudes polaires de la Lune et que la force du signal variait périodiquement selon le jour lunaire (29,5 jours terrestres).
Reste à prouver que l'on peut bien exploiter en quantité suffisante l'eau dans le régolithe lunaire. La Nasa a quelques idées sur le sujet comme elle l'a prouvé il y a quelques années avec le projet de rover lunaire Artemis équipé de la charge utile Resolve (Regolith & Environment Science, and Oxygen & Lunar Volatile Extraction).
Publié le 06/03/2018
Source Web: futura-sciences
Les articles en relation
Voyager 2 est entrée dans l'espace interstellaire, annonce la Nasa
Voyager 2 est entrée dans l'espace interstellaire, annonce la Nasa Voyager 2 a rejoint sa sœur jumelle dans l'espace interstellaire ! On vous l'annonçait dès octobre et nous en avons maintenant
Savoir plus...Apollo : la Nasa sort du frigo des échantillons lunaires intacts
Apollo : la Nasa sort du frigo des échantillons lunaires intacts La Nasa avait laissé volontairement inexploités certains des échantillons de sol et roches lunaires rapportés par les missions Apollo
Savoir plus...Observatoires spatiaux du futur : la Nasa y travaille déjà
Observatoires spatiaux du futur : la Nasa y travaille déjà La Nasa finance actuellement les études conceptuelles de quatre projets d'observatoires spatiaux, chacun couvrant un large éventail d'obje
Savoir plus...Une transformation majeure menace les écosystèmes de la Terre
Une transformation majeure menace les écosystèmes de la Terre Forêts, déserts, paysages et écosystèmes vitaux de la Terre risquent de subir une “transformation majeure” au cours du
Savoir plus...La Terre est ronde : comment le montrer facilement ?
La Terre est ronde : comment le montrer facilement ? En France, ils sont aujourd'hui encore plusieurs milliers à penser que la Terre est plate. Pourtant, la science sait démontrer que la Terre est bel et bien ronde.
Savoir plus...La NASA publie une image satellite de l’Anti-Atlas (Géoparc Jbel Bani)
La NASA publie une image satellite de l’Anti-Atlas (Géoparc Jbel Bani) Ce jeudi 26 décembre, la NASA a publié une image satellite de la chaîne des montagnes de l’Anti-Atlas marocain, dévo
Savoir plus...L'analyse des premiers échantillons de l'astéroïde Bennu révèle de grandes surprises
L'analyse des premiers échantillons de l'astéroïde Bennu révèle de grandes surprises Les chercheurs de la mission OSIRIS-REx ont révélé les premiers résultats d'
Savoir plus...Mars Insight : les 7 minutes de terreur qui attendent le robot de la Nasa
Mars Insight : les 7 minutes de terreur qui attendent le robot de la Nasa Avant de se poser sur le sol martien, le lander InSight va devoir traverser l'atmosphère martienne. Ce sont sept minutes de terreur qui l'attend
Savoir plus...Nasa : feu vert à une mission d'exploration des astéroïdes troyens de Jupiter
Nasa : feu vert à une mission d'exploration des astéroïdes troyens de Jupiter La Nasa a officialisé le développement de Lucy, la première mission à destination des Troyens de Jupiter
Savoir plus...Astronomie. Un vaste lac d'eau liquide découvert sur la planète Mars
Astronomie. Un vaste lac d'eau liquide découvert sur la planète Mars Un vaste lac souterrain a été découvert pour la première fois sur Mars, où jamais un tel volume d'eau liqui
Savoir plus...Les trois dernières années sont les plus chaudes jamais enregistrées sur Terre
Les trois dernières années sont les plus chaudes jamais enregistrées sur Terre Les trois dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées sur la Terre, a averti jeu
Savoir plus...NASA: un astéroïde géant va frôler la Terre le 29 avril, il est surveillé de près (Géoparc Jbel Bani)
NASA: un astéroïde géant va frôler la Terre le 29 avril, il est surveillé de près (Géoparc Jbel Bani) Surveillé de près par la NASA, un astéroïde géant, m
Savoir plus...