Un commerce juteux pour les nomades (Géoparc Jbel Bani)
le géoparc du jbel bani - tata

Vous êtes ici : Accueil > Vulgarisation à la météoritologie > Météorites et TSGJB - AMDGJB ! > Un commerce juteux pour les nomades (Géoparc Jbel Bani)

GJB

Un commerce juteux pour les nomades (Géoparc Jbel Bani)

«Il est important que la loi soit encourageante et prenne en considération toutes les composantes de la chaîne des météorites, depuis le berger et le nomade jusqu’aux scientifiques», explique Abderrahman Ibhi, expert marocain et responsable du Club d’astronomie de l’Université Ibn Zohr d’Agadir. Ci-dessus, le professeur Abderrahman Ibhi en train d’étudier un spécimen céleste rapporté par les tribus

Dans la Région Souss Massa Draâ et les Provinces du Sud, il est courant de trouver des météorites. Or, au Maroc, la collecte des ces fragments célestes se distingue par une absence de loi spécifique protégeant le patrimoine géologique national. En fait, le vide juridique est total. C’est ainsi que ces roches célestes appartiennent à toute personne qui les trouve.

Et vu que la majorité est trouvée dans le sud, les nomades et les bergers sont devenus des «experts» des météorites. En effet, ils ont développé un véritable savoir-faire en la matière et des compétences reconnues par les experts internationaux. Et vu la valeur marchande de ces fragments, un véritable commerce s’est développé suite aux importantes chutes de météorites ces dernières années. Notamment dans des régions reculées comme Tata, Zagora, Es-Smara, Zag, Erfoud et Rissani… Le Maroc est ainsi devenu un des premiers pays exportateurs au monde. Responsables et décideurs prônent aujourd’hui l’adoption d’une loi régissant le patrimoine géologique marocain. «Il est important que la loi soit encourageante et prenne en considération tous les composants de la chaîne des météorites, depuis le berger et le nomade jusqu’aux scientifiques», explique Abderrahman Ibhi, expert marocain et responsable du Club d’astronomie de l’Université Ibn Zohr d’Agadir. «La première personne de la chaîne est plus ou moins ignorante et bien loin d’assimiler la notion de permis de recherche, autorisation… », a-t-il ajouté. En effet, dans des pays comme l’Algérie,  la Tunisie ou l’Australie, les météorites appartiennent à l’Etat. Et non aux personnes qui les trouvent et qui n’ont donc pas le droit de les commercialiser. Car c’est une infraction à la loi qui relève du pénal dans ces pays là. Or, selon les experts, une loi aussi stricte nuirait à la science. «Les scientifiques manquent de temps pour se rendre dans le désert, les nomades étant déjà sur le terrain ont fait de la chasse aux météorites leur métier, donc il faut prévoir une loi qui serait bénéfique et pour la communauté scientifique et pour ceux qui en vivent», précise le professeur Ibhi.

Les météorites sont des roches extraterrestres, formées dans un milieu anhydre et anaérobique et leur séjour sur le sol terrestre riche en eau et en oxygène accélère leur altération. Par conséquent, leur récupération hâtive est très bénéfique», insiste le scientifique.

De plus, les scientifiques ne se déplacent sur le terrain qu’après la découverte des premiers échantillons, communément appelés «Alaârboun», par les gens du métier. Ainsi, toute tentative d’interdiction de la récolte va nuire la chaîne météoritique et va encourager la multiplication des circuits parallèles pour les exportations, à l’instar de ce qui se passe dans ces pays où la loi est trop rigide. En Australie par exemple, les lois restrictives ont fait rétrograder la science des météorites de plusieurs décennies à cause d’une étatisation excessive. Si le Maroc adopte une législation modérée et suit les recommandations de l’Unesco sur les météorites, (rapport publié en 1965, Unesco/NS/189), il incitera les membres à assurer la conservation de ces objets extraterrestres et de faire en sorte qu’ils puissent servir au progrès des connaissances scientifiques. Et à être utilisées au mieux pour les intérêts du large public et de l’humanité toute entière. Actuellement, le ministère de l’Energie et des mines prépare un projet de loi pour la prévention du patrimoine géologique marocain.

De notre correspondante,

Fatiha NAKHLI

Le 28/01/2015

Source web par : L'Economiste

Imprimer l'article

Les articles en relation

Les dérèglements climatiques menacent la stabilité financière au Maroc : rapport conjoint de la Banque mondiale et de Bank Al-Maghrib

Les dérèglements climatiques menacent la stabilité financière au Maroc : rapport conjoint de la Banque mondiale et de Bank Al-Maghrib La première startup culturelle à investir dans l'astr

Savoir plus...

Météorites : « Le Maroc est l’un des plus importants pays au monde en termes de trouvailles»

Météorites : « Le Maroc est l’un des plus importants pays au monde en termes de trouvailles» Au Maroc, les chutes de météorites sont fréquentes et variées, partic

Savoir plus...

Deux nouvelles chutes de météorites au Maroc reconnues à l'international (Géoparc Jbel Bani)

Deux nouvelles chutes de météorites au Maroc reconnues à l'international (Géoparc Jbel Bani) Deux nouvelles chutes observées de météorites au Maroc ont officiellement ét&eac

Savoir plus...

Les Météorites au Maroc : Un Patrimoine Scientifique Exceptionnel et les Enjeux de l'Exposition Attarik

Les Météorites au Maroc : Un Patrimoine Scientifique Exceptionnel et les Enjeux de l'Exposition Attarik Le Maroc, et en particulier ses régions du sud, est l’un des rares pays où les chutes de m&

Savoir plus...

Les accacias du Maroc

Acacias du Maroc Au Maroc, quatre « acacias » existent à l’état spontané: Acacia gummifera, Acacia raddian, Acacia ehrenbergiana et Acacia albida. L’Acacia gummifera « gommi

Savoir plus...

Météorite de Tiglit : le Musée Universitaire de météorites d'Agadir se prononce sur son origine

Météorite de Tiglit : le Musée Universitaire de météorites d'Agadir se prononce sur son origine Le Musée Universitaire de météorites d’Agadir a tenu à rectifier

Savoir plus...

Astroarchéologie: Ce chercheur explique pourquoi cette découverte au Maroc est exceptionnelle

Astroarchéologie: Ce chercheur explique pourquoi cette découverte au Maroc est exceptionnelle MÉTÉORITES - Des chercheurs marocains ont récemment fait une découverte de taille pour l’as

Savoir plus...

Maroc : Les fossiles, grands délaissés de la protection du patrimoine (Géoparc Jbel Bani)

Maroc : Les fossiles, grands délaissés de la protection du patrimoine (Géoparc Jbel Bani) L’archéologue Abdelouahed Lagnaoui pointe du doigt les réseaux de trafic de fossiles, très orga

Savoir plus...

Les accacias du Maroc

Acacias du Maroc Au Maroc, quatre « acacias » existent à l’état spontané: Acacia gummifera, Acacia raddian, Acacia ehrenbergiana et Acacia albida. L’Acacia gummifera « gommi

Savoir plus...

Rabat: journée nationale du patrimoine géologique du Maroc

Rabat: journée nationale du patrimoine géologique du Maroc Des experts en géologie, des universitaires et des personnalités du monde associatif ont appelé, ce mardi 14 novembre à Rabat, &agra

Savoir plus...

Chute d’une météorite martienne au Maroc (Géoparc Jbel Bani)

Chute d’une météorite martienne au Maroc (Géoparc Jbel Bani) L’existence des météorites martiennes dans la région de Tata a été portée à l’attent

Savoir plus...

Météorites : De la fascinante « black beauty » de Tissint à l'éblouissante « green beauty » de Boujdour"

Météorites : De la fascinante « black beauty » de Tissint à l'éblouissante « green beauty » de Boujdour" En raison de ses précieuses richesses d'origine tant ter

Savoir plus...

Les tags en relation

Recherche du site

Recherche avancée / Spécifique

Géoparc et Recherche Scientifique

Le coins de l’étudiant

Blog Géoparc Jbel Bani

Découvrez notre escpace E-commerce


Pour commander cliquer ci-dessous Escpace E-commerce

Dictionnaire scientifique
Plus de 123.000 mots scientifiques

Les publications
Géo parc Jbel Bani

Circuits & excursions touristiques

cartothéques

Photothéques

Publications & éditions