Langues et cultures : Un Maroc pluridimensionnel
Le Maroc est le pays de diversité par excellence, et il n’est pas besoin de beaucoup d’arguments pour le démontrer. L’observateur le moins attentif ne manque pas de remarquer cet aspect qui conditionne la plupart des éléments meublant les quatre coins de son espace.
En effet, cette diversité ne se limite pas à une seule catégorie ; les langues, les cultures, le peuple sont tout autant concernés.
Le peuple marocain est un peuple auquel la notion de race est étrangère, il est multi-éthnique, à travers l’histoire une sorte de brassage s’est instauré grâce aux migrations de peuples provenant d’Afrique, d’Asie et d’Europe. Tout ce mélange a produit un marocain caractérisé par la tolérance et l’ouverture sur les autres civilisations. Cette ouverture marque sa culture d’une manière éclatante.
Le Maroc étant un pays dont les sources culturelles sont multiples, il ne cesse de nous révéler à travers son histoire, sa littérature, et ses chants, un éventail de “ sous culture ” émanant de différentes régions du monde ; à titre d’exemple, la culture arabo islamique, la culture juive, la culture andalouse, la culture africaine, et la culture européenne.
La langue au Maroc demeure la composante la plus révélatrice de cette diversité, car, en plus de la langue arabe classique, il existe une multitude d’autres langues qui ont contribué à l’enrichissement du patrimoine. Les dialectes qui représentent un moyen de communication quotidienne sont multiples, entre autres, les trois dialectes berbères :
* Tachelhit
* Tarifite
* Tamazight
Sans oublier l’arabe marocain, le Hassannia, et évidemment les deux langues étrangères (français et espagnol) qui se sont implantées au Maroc avec l’arrivée des colonisateurs.
En dépit de cette mosaïque linguistique, l’arabe classique reste la langue fédératrice de tous les Marocains, vu sa valeur symbolique émanant de sa relation avec le coran, le livre sacré des musulmans. De plus il est important de souligner que l’arabe n’est guère une langue tribale enclavée dans une région comme c’est le cas pour tous les autres idiomes. C’est une langue neutre, elle est la langue première des média, de l’administration, de la justice, des élections, de l’enseignement…
Notons aussi que La majorité des pays jouissant d’une situation semblable, caractérisée par son plurilinguisme, ne cessent d’insister sur le rôle fédérateur de leur langue officielle, et de les défendre d’un certain chauvinisme. Ainsi, aux Etats-Unis, des organisations comme US English, US First ou Save Our Schools militent pour que l’anglais soit reconnu comme la seule langue officielle du pays, s’opposant au bilinguisme que laisse présager les migrations importantes d’hispanophones. Alors qu’en France, la loi du 4 août 1994 (dite “loi Toubon”) a tenté de réglementer l’usage de la langue française en luttant contre les emprunts.
La langue arabe, par son ouverture qui s’est ancrée grâce à ses contacts avec les autres langues ; perse, hébreu, grecque, syriaque… a maintenu une relation pacifique avec toutes les autres langues qui l’ont précédé dans d’autres zones géographiques à travers le monde et le Maroc reste un exemple dans ce domaine.
Par : Rajae KANTAOUI pour le Reporter
Publier le 12 septembre 2002
Source web par : bladi