Une fête du Sacrifice des plus légères
le géoparc du jbel bani - tata

Une fête du Sacrifice des plus légères

Aïd al-Adha (L’Aïd El Kbir) est la fête la plus importante dans la tradition musulmane. Celle-ci marque la commémoration de la soumission du Prophète Abraham face à l‘ordre divin de sacrifier son fils Ismaël. L’Archange Gabriel joua le rôle d’intermédiaire entre Dieu et Abraham en amenant à ce dernier un mouton afin de le sacrifier à la place de son fils.

Cette fête est célebrée le 10 du mois de Dhou al-Hijja, dernier mois du calendrier musulman et chaque famille se doit, selon sa tradition locale, de sacrifier un mouton, une chèvre ou un chameau.  Le mouton peut être partagé en trois parties : la première à réserver pour sa famille, la deuxième destinée à être offerte, et la dernière donnée en aumône à une famille défavorisée.

Ce partage n’est malheureusement pas encore instauré à grande échelle dans le monde musulman : la grande majorité des familles continuent à surconsommer de la viande durant plusieurs jours, mais on commence à voir émerger une nouvelle tendance vertueuse, celle qui consiste à donner le montant estimé de la bête à des associations qui s’occupent de le partager avec des familles en difficulté, dans des zones de guerre ou de grande pauvreté. Une fondation que je peux vous recommander pour cette occasion c’est Eid Sharity qui intervient dans une soixantaine de pays.

Comme la majorité des enfants marocains, je devais participer aux tâches liées à la préparation et à la cuisson du mouton en vue de la grande fête gastronomique qui allait s’en suivre. Mon angoisse commençait plusieurs jours avant la date fatidique de la mise en execution des bêtes, car pour mon plus gand bonheur, il y en avait deux, celle de ma grand mère et celle de mon arrière grand mère qui vivait un ‘étage au dessus. J’avais comme habitude de monter voir Jedda M’barka pour le bisou du jour, mais je me retenais bien durant cette période là !

Le jour J, toute la famille était au rendez-vous. Ma grand mère guettait le passage à la télé du roi car c’est lui qui donne le top départ à toutes les familles marocaines en égorgeant son mouton.

Le Maroc célèbre aujourd’hui Aid Al-Adha

Ce qui était vécu par eux tous comme un moment de joi ne l’était pas forcément pour moi. La nausée ne me quittait pas durant toute la matinée. Je restais clouée devant la télé pour ne pas y penser. Merci Cartoon Networks d’avoir été là pour moi :p

Chacun avait son rôle bien défini : le chef de famille (mon grand père puis mes oncles) s’alternaient d’une année à l’autre pour l’acte rituel et pour vider et dépouiller les moutons. Les tantes et la grande mère avaient pour mission de préparer les abats et brochettes pour le repas du midi. Elles m’appelaient souvent pour filer le coup de main nécessaire (j’ai appris à faire des tresses d’intestins…tellement chelou !).

J’ai donc grandit dans cette ambiance festive et gourmande qui a bercé mon enfance. J’adorais la viande en général tout en ayant une préférence pour les brochettes marocaines, le Boulfaf (des brochettes de foie enrobées de crépine fine de mouton), le Ch’kamba (tripes cuisinées dans une succulante sauce tomate épicée)…bref, la semaine était bien grasse

source web par : culture cherifienne