Faune et flore du sud marocain (Géoparc Jbel Bani)
800 trekkeuses à ce jour peuvent témoigner qu’elles ne furent jamais piquées, mordues ou …empoisonnées ! Petit florilège de la faune et de la flore du sud marocain.
Le désert est habité ! L’impression de minéralité est réelle mais si vous écoutez, si vous regardez attentivement alors toute la richesse du pays désertique vous apparaitra : un crissement, une empreinte, un arbre dans une anfractuosité, une touffe au détour d’une dune, une épine d’acacia comme un clou dans la semelle de vos baskets ou encore le son rauque et guttural d’un dromadaire appelant ses congénères, autant d’infos sur la faune et flore du sud marocain que vous trouverez dans cet article !
On n’a pas toujours envie d’un plus petit que soi ! Faune et flore du sud marocain
La plupart des habitants, insectes et animaux vertébrés ou non ne sont pas dangereux. Vous pensez que la vipère à cornes ou encore la vipère de l’erg aussi appelée vipère des sables ne sont guère fréquentables. C’est vrai mais elles sont aussi peureuses et si vous passez votre chemin, elles passeront elles aussi le leur !
Il en va de même pour les scorpions mais n’hésitez pas cependant à bien secouer vos baskets avant de les chausser.
Vous aurez peut-être la chance de croiser un scincus scincus, le poisson du désert. C’est un reptile qui mesure jusqu’à 25 cm de longueur. Il fait surface durant les heures les plus chaudes de la journée. Des yeux petits, des oreilles protégées par des écailles, un museau effilé pour écarter le sable, ce drôle de poisson vit exclusivement dans les dunes de sables. Il parvient à s’y déplacer à l’aide d’une « nage » d’une vitesse fulgurante qu’il produit après s’être enfoui à plus de 10 cm de la surface.
Bonjour tendresse
Avec des yeux de lynx, vous apercevrez avec un peu de chance le fennec, mammifère endémique du désert marocain aussi appelé « renard des sables » en raison d’une fourrure de couleur claire qui lui offre un bon camouflage. Outre la couleur de son pelage, il se caractérise par de très grandes oreilles qui lui permettent de détecter ses proies et de les capturer plus facilement. Il mesure entre 20 à 40 cm et pèse environ 1,5 kg. Il possède aussi des poils sous ses pattes, ce qui lui permet de ne pas glisser sur le sable et de se déplacer en silence.
Encore très présentes dans la région de M’Hamid El Guizlane, une ville du Sud Maroc où “Guizlane” signifie “Gazelle”, voici une trentaine d’années, les gazelles dorcas ou “Dorcade” ont totalement disparu. Un projet est en cours pour réhabiliter cette espèce animale qui autrefois peuplait largement le Sahara marocain.
Le seigneur des sables
En revanche les empreintes de scarabée sont aussi délicates que nombreuses sur le sable et celles du dromadaire aussi évasées et rassurantes car ce « Chameau d’Arabie », fait figure de véritable icône au sein des mammifères vivants dans le désert du Sahara. S’il fut longtemps indispensable à la vie des nomades, il est aujourd’hui essentiellement utilisé pour les Méharées touristiques. Le dromadaire est capable de porter environ 300 kilos de bagages sur son dos. Chargé, il marche à une vitesse de 3 à 4 km/h. Le dromadaire se nourrit de plantes épineuses, d’herbes sèches, de quelques fleurs qui naissent après la pluie, de la roquette du désert, cousine très poivrée de la nôtre. Le dromadaire, c’est bien connu, reste longtemps sans boire. Il peut cependant avoir soif rapidement et ingurgiter jusqu’à 100 litres d’eau en 10 minutes.
L’arbre de vie est une plante !
Emblématique des zones arides ou semi-arides d’Afrique du Nord, du Sahara et du Moyen Orient, le palmier-dattier est une plante cultivée qui a une importance centrale dans l’équilibre de l’écosystème des oasis sahariennes.
Il est cultivé depuis plus de 6000 ans. Au Maroc, on distingue 5 à 6 groupes de palmiers pour 150 variétés répertoriées : bou fuggus, bou ittob, bou su’ayr, bou sehamî, jhayl et bou skrî. Cette plante est unisexuée. On ne connaît toutefois véritablement son sexe qu’après 6 à 8 ans d’existence. La pollinisation est engendrée par le vent mais pour fructifier plus amplement, l’aide humaine est apparue. Ainsi, pour la reproduction aidée, les inflorescences mâles sont secouées au-dessus des inflorescences femelles. De cette pollinisation naît un délicieux fruit : la datte. Faune et flore du sud marocain
Dans le palmier-dattier, tout est bon ! Pour les populations oasiennes, le palmier-dattier n’est pas qu’une plante fruitière, elle est utilisée aussi à de nombreux autres usages. Le fruit est aussi utilisé pour le miel, en confitures ou en pâte pour les pâtisseries. Avec l’extraction du « legmi » c’est-à-dire la sève du palmier, on fabrique de l’alcool ou du vinaigre de datte. Le bois du palmier est un combustible apprécié là où le bois est rare. Les palmes sont utilisées pour la fabrication d’objets en vannerie, elles peuvent aussi recouvrir un toit, on utilise aussi le raphia de ces palmes comme ficelle et liens divers …Les épines des palmes peuvent être utilisées en aiguille…
Beau mais trompeur
Très fréquent au Maroc dans les régions arides, le Pommier de Sodome (Calotropis procera) est très utilisé dans la pharmacopée traditionnelle malgré sa toxicité. Les Touaregs le nomme « Tourza » « Torha » ou encore «Torcha ». Le pommier de Sodome peut atteindre jusqu’à 6 mètres de hauteur mais sa taille moyenne est de deux mètres environ. Ses caractéristiques consistent en son tronc recouvert d’une écorce jaunâtre, ses feuilles sont très grandes et peuvent atteindre 30 cm, jeunes elles possèdent un duvet blanc. Un latex blanc apparaît à la moindre cassure et ce, dans toutes les parties de l’arbuste.
Il pique mais il soigne et il nourrit
L’Acacia Raddiana est originaire d’Afrique tropicale mais il prolifère dans le Sahara Marocain. Il est notamment très présent au bord des oueds. Il compte parmi les 155 espèces spontanées du genre acacia en Afrique. C’est un arbre au feuillage persistant qui pousse en sols sableux sous un climat très sec. Cet arbre est réputé chez les nomades pour ses nombreuses vertus. La gomme extraite de l’arbre est utilisée pour ses qualités médicinales. En médecine traditionnelle, l’acacia est considéré comme cicatrisant des plaies. On utilise la poudre du tan de l’acacia raddiana comme excitant gastrique, traitement contre la rougeole, et pour tanner les intestins et ainsi traiter les polypes. Indispensable comme fourrage pour les chameaux qui consomment les feuilles, les bovins quant à eux consomment les fruits qui ressemblent à des haricots et qui possèdent une valeur nutritive très riche. Son bois est, bien sûr, utilisé comme bois d’énergie mais également fréquemment dans l’artisanat. Ses racines quant à elles servent à la fabrication de flûtes.
Herbe à chameau mais pas que…
L’Alfa est cette plante herbacée vivace originaire des régions arides que l’on trouve aussi dans le désert. Elle pousse en touffes d’environ un mètre de haut. Ses fibres sont utilisées et recherchées pour la fabrication de pâte à papier qui donne un papier de haute qualité. Elles servent aussi à la fabrication de cordage. Ses graines germées peuvent être consommées par l’homme. Quant à ses feuilles tressées elles sont utilisées à confectionner des paniers, des couffins. Les jeunes feuilles quant à elles, servent de fourrage aux animaux tels les chevaux ou les chameaux, la plante est trop riche en “lignine” pour nourrir les autres herbivores. L’alfa est indispensable à la lutte contre l’érosion dans les régions de steppes arides. Au cœur du désert on l’appelle souvent “herbe à chameaux”…
Vous aimerez son ombre !
Le Tamaris est une espèce d’arbuste de la famille des Tamaricacées. C’est un arbre à fleurs printanières de couleur rose ou blanche. Il possède un feuillage caduc et vert, ses petites feuilles sont semblables à celles de certains conifères. Elles sont feuilles molles et écailleuses. Ses fruits représentent une capsule de forme triangulaire. C’est un arbuste touffu qui s’élève jusqu’à cinq mètres de hauteur.
Le 25 janvier 2020
Source web par : trek elles marchent
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