L’élevage camelin au Maroc : Quel type pour quel avenir ? (Géoparc Jbel Bani)
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L’élevage camelin au Maroc : Quel type pour quel avenir ? (Géoparc Jbel Bani)

L’élevage camelin représente l’une des composantes fondamentales du patrimoine économique et culturel du sud du Maroc. Le dromadaire joue un rôle essentiel dans la culture et l’économie des zones sahariennes et présahariennes, vu les différentes possibilités de valorisation de ses produits, comme la viande, le lait ou la laine, qui désormais sont en mesure de répondre aux besoins des populations urbaines. Toutefois, les épisodes de sécheresse récurrente ainsi que le phénomène de sédentarisation, ont engendré une diminution de l’effectif du cheptel camelin de la région, qui se répartit sur plusieurs races au niveau de trois principales zones.

Le dromadaire dispose d’un certain nombre d’atouts remarquables, notamment la valorisation des zones où les ressources en eau et la disponibilité alimentaires sont limitées. Au Maroc, on distingue entre les dromadaires du Sahara (Sahraoui), dont l’alimentation est basée sur les parcours, et les dromadaires des plaines (Jebli). Ces derniers quant à eux, reçoivent un apport alimentaire et reflètent l’état d’une sédentarisation.

Types de camelins au Maroc

L’origine, la couleur de la robe, les performances et les caractères phénotypiques sont les critères qu’utilisent les éleveurs pour classifier les différents types de camelins.

Le type « Jebli », mince et petit de taille, n’est pas utilisé pour la production laitière. Contrairement à la « Sahraoui » qui, plus grande, est considérée relativement comme une bonne laitière, et dont l’engraissement est plus rapide. Un autre critère d’identification est la hauteur à la bosse, qui est égale en moyenne à 1,8 m pour le premier type et 2 m pour le second.

Ainsi, on peut distinguer entre trois races du type « Sahraoui » ou « Maghrébi », d’après son appellation en Afrique du nord :

elevage_camelin_maroc

Notons qu’il est difficile de déterminer de manière précise la production laitière du dromadaire, vu l’irrégularité de la traite et les déplacements récurrents. En effet, la traite n’est généralement effectuée que lorsque les conditions alimentaires sont favorables. Ainsi, le lait est entièrement réservé aux chamelons quand les conditions sont difficiles.

En ce qui concerne la production de viande, le poids de carcasse moyen varie selon les régions et l’âge des animaux à l’abattage, dans un intervalle de 130 à 160 kg.

Conduite alimentaire du dromadaire au Maroc

Le dromadaire parcourt plusieurs kilomètres au cours de la journée et broute en marchant, chose qui lui procure la possibilité d’exploiter des pâturages dispersés. La présence de l’eau conditionne cette exploitation, dans des conditions arides et semi-arides.

Le dromadaire consomme des espèces très variées, telles les légumineuses, les graminées, les arbres et les plantes herbacées, avec des préférences pour les espèces riches en azote et en énergie. De plus, il peut pâturer des arbres et des arbustes d’une hauteur de 1 à 3 mètres tout au long de la journée.

Dans les différentes régions, l’apport des aliments de complémentation est exceptionnel, même en cas de sécheresse sévère. La proportion d’éleveurs ayant recours aux rations de complémentation se limite à 42%. Par ailleurs, ces rations se composent principalement d’orge et de paille. La distribution des aliments ne se fait pas tout au long de l’année. En effet, elle se concentre dans les épisodes de froid (fin de l’automne et durant l’hiver).

Au niveau des régions Oued Eddaheb et Laayoune, la supplémentation concerne des cas bien précis, notamment les femelles aux derniers mois de gestation, les géniteurs en fin d’activité sexuelle ainsi que les femelles ayant mis bas lors du premier mois du post-partum. Une moyenne de 25% des éleveurs des deux régions effectue cette supplémentassions.

Il est à noter que les variations saisonnières qui ont un effet direct sur la disponibilité des fourrages et la nature et la qualité des plantes affectent le régime alimentaire du dromadaire.

La fréquence d’abreuvement dépend d’un certain nombre de facteurs, notamment le climat, l’âge des dromadaires, le taux de sa déshydratation, son état physiologique, en plus des aliments disponibles et leurs teneurs en eau. La fréquence d’abreuvement est de moins en moins abondante en hiver. Cette période correspond à la consommation élevée de l’humidité des plantes. Le dromadaire arabe, en moyenne, s’abreuve tous les 7 à 10 jours à l’automne et au printemps, toutes les 5 semaines pendant l’hiver et une fois par semaine pendant l’été.

Contraintes sanitaires du secteur camelin

La trypanosomose, la gale sarcoptique, les maladies cutanées ainsi que les parasitismes gastro-intestinaux sont les maladies les plus répondues chez le dromadaire. Au Maroc, la pathologie la plus abondante est la fluorose, associée aux zones de gisement phosphaté, en plus de la diarrhée chez les chamelons.

En conséquence, l’état sanitaire des camelins représente une source d’inquiétude. La santé ne peut que freiner le développement de la filière, en tenant compte des importants flux commerciaux se basant sur les exportations des animaux.

Défis et perspectives de la filière cameline

Pour développer cette filière, il est indispensable d’améliorer la qualité nutritionnelle de l’alimentation du cheptel, notamment l’amélioration des parcours et d’encourager les éleveurs en adoptant des stratégies favorisant la commercialisation et la valorisation des différents produits camelins.

Ainsi, le contrat-programme 2011-2020 de la filière cameline, dont le coût d’investissement est de 702 Millions de Dh, a eu pour objectifs d’inciter les éleveurs à l’organisation professionnelle, d’encadrer le cheptel du point de vue sanitaire, de procéder à l’amélioration génétique des animaux, d’inciter à la production et de valoriser les produits. En plus de cela, il vise aussi à investir dans les projets d’élevage, de production, de commercialisation et de valorisation de la viande et lait de chamelles, et à créer des unités de valorisation.

Références bibliographiques :

ABEIDERRAHMANE N., 1997. Camel milk and modern industry. J. Camel Pract. Res., 4: 223-228.

MOU A., 2009. L’élevage camelin en Algérie : quel type pour quel avenir ? Sécheresse, 19 : 253-260.

ARABA A., EL-AICH A., GHAFRI K.M., AHOUATE L., 1998. Characterization of growth and milk production of camels fed basically shrubs. In: 3rd Annu. Meet. Anim. production under arid conditions, AlAin, UAE, 2-3 May 1998.

Faye, M. Jaouad, K. Bhrawi, A. Senoussi, M. Bengoumi . Elevage camelin en Afrique du Nord : état des lieux et perspectives.

J.F. Michel, M. Bengoumi, P. Bonnet, K. Hidane, K. Zro, B. Faye.Typologie des systèmes de production camelins dans la province de Laâyoune, Maroc

Le 20/01/2020

Source web Par : agrimaroc

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